JRES

Journée du Refus de l’Échec Scolaire

17ème édition : La parentalité à l'épreuve des inégalités  

Pour sa 17ème édition dédiée aux inégalités rencontrées dans l’exercice de la parentalité, Serge Hefez sera le parrain.

La parentalité est un enjeu central dans la lutte contre les inégalités éducatives. Alors que plus de deux parents sur cinq estiment aujourd’hui difficile l’exercice de leur rôle, les familles de milieux populaires, souvent stigmatisées, font particulièrement face à des défis multiples et complexes dans l'éducation de leurs enfants. La JRES explorera ces enjeux cruciaux et proposera des pistes de réflexion et d'action.

Cette 17eme édition sera construite, comme les précédentes, à partir d’une enquête exclusive menée auprès des familles des quartiers prioritaires qui leur permettra de s’exprimer sur leurs vécus et besoins en tant que parents.
Un grand débat national sera organisé à Paris permettant à des parents, des spécialistes, des acteurs institutionnels et de terrain de partager leurs constats, leurs expériences, les solutions existantes et celles à mettre en œuvre.

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3 questions à   Serge Hefez, psychiatre et psychanalyste, parrain de la JRES 

 De nombreuses voix politiques se sont fait entendre sur les défaillances des parents des quartiers au moment des émeutes de l'été 2023. Pourquoi avoir accepté de présider la commission « Pour nos enfants et nos adolescents : soutenir la parentalité « réinstallée en avril 2024 par Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles ? 

S.H : Précisément pour aller à l’encontre de ces accusations formulées injustement à l’encontre des parents. Il existe bien sûr des familles défaillantes qui maltraitent leurs enfants et sont incapables de leur transmettre des valeurs. Mais la plupart des familles sont des familles aimantes qui cherchent à être soutenantes. Certaines peuvent se trouver en situation de défaillance pour des motifs divers : deuils, traumatismes, séparations, exil, cumul de difficultés sociales et économiques etc. Face à cela, c’est à notre société d’éviter la défaillance, en multipliant les offres de soutien à la parentalité, les dispositifs de médiation, avant que les familles n’aient besoin d’avoir recours à la psychiatrie ou à l’aide sociale à l’enfance. Il s’agit de trouver dans la société, dans la communauté, des actions aptes à calmer un début de situation de crise. C’est l’idée du village autour d’un enfant, de l’entraide communautaire, des médiateurs locaux. 
 

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Pensez vous aujourd’hui que les parents sont suffisamment « soutenus » dans l’exercice de leur parentalité ?

S.H : Non, car il existe aujourd’hui un véritable malaise dans la parentalité lié à un climat d’angoisse générée par la succession de crises que nous traversons depuis quelques années (attentats, crise sanitaire, recrudescence des conflits armés, catastrophe écologique), auquel s’ajoute une violence systémique que connaissent tous les jeunes à travers les réseaux sociaux (harcèlement, diffamation, chantage…). Les parents sont un peu débordés par toutes ces situations nouvelles. On voit aussi surgir dans l’espace public des débats sur comment faire avec nos enfants, les uns prônant la punition dans la chambre, les autres la bienveillance. Cela montre bien qu’il y a un malaise par rapport à des questions de bon sens auxquelles les parents sont confrontés depuis toujours : comment éduque-t-on les enfants ? On observe aussi une vision moins pyramidale de la famille, plus démocratique, dans laquelle l’enfant est toujours sollicité pour donner son avis ou faire des choix le concernant. 
 
Considérez-vous que les jeunes engagés de l’Afev qui tissent un lien de confiance tout au long de l’année avec les parents des enfants qu’ils mentorent en les rencontrant toutes les semaines à leur domicile, exercent en quelque sorte une fonction informelle  de soutien à la parentalité ? 

S.H : Bien sûr ! Soutenir signifie tout simplement servir de support, d’appui, pour aider quelqu’un à se maintenir en place. L’entraide, le soutien communautaire sont le socle du lien social et sont tout aussi précieux que les soutiens spécialisés sanitaires ou sociaux. Ils se fondent sur une relation horizontale, non hiérarchisée : les enfants sont soutenus dans leur scolarité, les parents sont soulagés d’un fardeau. Qu’est-ce que ces jeunes engagés dans l’AFEV vont eux-mêmes tirer de cette expérience au contact de toutes ces trajectoires de vie, de toutes ces cultures peut-être éloignées de la leur ? Il est certainement intéressant d’explorer cela !

L'engagement de l'Afev auprès des familles

 

L'Afev s'engage pleinement aux côtés des familles en mettant l'accent sur l’appui à la parentalité au sein nos programmes avec une attention particulière portée dans le cadre du mentorat. En généralisant l'intervention au domicile des mentorés, les étudiants engagés développent une relation privilégiée avec les familles, renforçant ainsi le lien crucial entre les familles et l’école. Chaque année nos programmes touchent près de 20 000 familles, avec une attention particulière portée aux familles monoparentales, primo-arrivantes, allophones, ainsi qu'à celles en situation d'illettrisme ou d'illectronisme ; autant de défis spécifiques qui s’ajoutent à un exercice de la parentalité déjà complexe.

Le 25 septembre sera dévoilée une enquête exclusive sur la parentalité Afev | Trajectoires-Reflex | Unaf menée auprès de 700 familles des quartiers populaires

  • Enjeu des familles monoparentales : 40% de familles monoparentales en QPV versus 20% moyenne nationale. Il est essentiel d'examiner les réalités vécues par ces parents invisibilisés, en particulier les femmes, qui portent souvent seules le poids de l'éducation.
  • Conditions de vie et accès aux ressources : quelles sont les conditions concrètes de vie de ces familles ? Leur accès à l'emploi, au logement, à la culture et aux loisirs partagés avec leurs enfants ? Quel "temps de qualité" peuvent-elles consacrer à leurs enfants ?
  • Accompagnement des enfants : quelles ressources peuvent-elles mobiliser pour l’accompagnement de la scolarité de leurs enfants ? Quelles sont leurs relations avec l’école et les équipes éducatives ? Quelles sont leurs craintes et leurs espoirs pour leurs enfants ?
  • Politiques publiques et acteurs de terrain : comment les politiques publiques peuvent-elles mieux accompagner les familles dans leur quotidien et dans la réussite éducative de leurs enfants ? Quels rôles les acteurs de terrain jouent-ils dans les quartiers prioritaires ?

     

Les interviews des intervenants JRES 2023

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La Journée du Refus de l'Echec Scolaire (JRES), c'est quoi ?

Face au scandale que constitue la sortie sans diplôme d’environ 150 000 jeunes chaque année, l’Afev a lancé la toute première « Journée du Refus de l’Echec Scolaire » en 2008. Objectif : organiser une journée de plaidoyer réunissant le monde associatif et les responsables institutionnels du système éducatif. Depuis, la JRES est devenue une journée nationale qui donne de la visibilité à la lutte contre les inégalités scolaires et permet à l'Afev de mettre en lumière une thématique spécifique à travers une enquête exclusive et des intervenants experts du sujet. Chacune de ces journées vise à proposer des pistes de réflexions et des solutions contre l'échec scolaire et fait l'objet d'un bilan qui retranscrit la richesse des débats et les résultats de l'enquête !

Jres dessin Charb