L’éducation, une affaire de proximité ?

Légitimement soucieuse d’universalité, l’école n’est pas toujours équipée pour construire la proximité dont se nourrit la relation éducative. Face aux difficultés des jeunes, des parents et des enseignants, de nombreuses initiatives ont alors émergé. Aides aux devoirs, découverte des métiers, accompagnement à l’orientation, mentorat, relation avec les familles, communautés d’enseignants : autant de domaines dans lesquels associations, collectivités et même certaines entreprises ont commencé à apporter des réponses concrètes.

A cela s’ajoute l’importance du contexte local, géographique, démographique, économique. 

Qu’il soit urbain ou rural, dans la sphère d’influence d’une métropole, avec ou sans la présence d’un bourg-centre, en zone de montagne, en outre-mer, chaque contexte appelle des réponses dédiées, pour renforcer la cohésion sociale, mieux accompagner les jeunes et répondre au besoin des familles.

Dans le domaine éducatif où interviennent une multitude de parties prenantes – écoles, familles, Etat, collectivités, caisses d’allocations familiales, associations, éducation populaire, mouvements de jeunesse, clubs sportifs… -, la capacité de tous les acteurs à travailler ensemble a plus d’impact que la réussite d’un seul. C’est particulièrement vrai s’agissant des jeunes les plus fragiles (enfants suivis par l’Aide sociale à l’Enfance, enfants en situation de handicap, décrocheurs scolaires…), pour qui la continuité éducative est souvent un facteur-clé de réussite.
 

Au niveau local, la commune assume bien souvent ce rôle de coordination entre des acteurs aux profils très divers, parfois même au-delà de ses obligations. D’ailleurs, plus de 9 communes sur 10 ont un projet éducatif de territoire. 

Et même si dans le débat national, l’éducation est souvent réduite à la question scolaire, au niveau local, le maire doit voir au-delà de l’école. L’accueil périscolaire en constitue un bon exemple. Bien qu’il soit un service public « facultatif », il est devenu essentiel et les communes investissent en conséquence (moyens humains, amplitudes horaires…). La mise en œuvre de politiques éducatives locales, dans le cadre d’un partenariat renouvelé avec l’Etat, permettrait aux collectivités volontaires d’assumer de nouvelles compétences éducatives, y compris sur le temps scolaire. Une approche fondée sur l’initiative serait plus à même de mobiliser les énergies locales, de susciter l’engagement des éducateurs et d’impliquer les familles. Mais elle supposerait toutefois de trouver un équilibre délicat entre initiative locale et égalité nationale.
 

Cette approche, dont les cités éducatives ou les territoires éducatifs ruraux fournissent un premier
exemple, appelle cependant les questions suivantes :

  • Comment mieux mobiliser la légitimité et l’expertise locale des collectivités ?
  • Comment mieux associer tous les éducateurs autour de l’école ? 
  • Quels sont les cadres de coopération existants, comment pérenniser l’engagement des associations aux côtés des enseignants ?
  • Comment différencier les échelles, les outils et les acteurs pertinents en fonction des
    spécificités territoriales ?

C’est tout l’enjeu de la réflexion que mène actuellement VersLeHaut au travers d’un cycle d’étude
intitulé « L’éducation, une affaire de proximité ? ».

Chiffres issus d’une enquête sur le périscolaire dans les écoles primaires de l’Association des Maires de France, 2023.

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