La Fondation BNP Paribas agit depuis de nombreuses années en faveur de l’égalité des chances, notamment à travers son engagement auprès des jeunesses issues de territoires populaires.
À ce titre, nous observons que les inégalités éducatives, bien qu’elles prennent des formes différentes, constituent une réalité pour la jeunesse, qu’elle grandisse dans les quartiers urbains ou dans les territoires ruraux. Notre engagement nous a permis notamment de mesurer combien ces inégalités constituent un défi majeur pour la cohésion sociale. Car chaque année, près de 90 000 jeunes sortent du système scolaire sans diplôme, dont une majorité issue de familles défavorisées. Cette réalité illustre l’urgence d’une mobilisation collective.
En milieu urbain, et plus particulièrement dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, la problématique centrale est la concentration des difficultés sociales. Forte densité de population, précarité économique, chômage élevé et diversité culturelle rendent le travail éducatif complexe. L’école y joue un rôle d’amortisseur social, mais se heurte à des obstacles : orientation subie, manque de mixité sociale, image dévalorisée de certains établissements. Les dispositifs d’éducation prioritaire ont permis des avancées, mais le décrochage scolaire y reste élevé, souvent alimenté par un sentiment d’exclusion et un déficit de reconnaissance.
À l’inverse, en milieu rural, les contraintes sont principalement d’ordre géographique et logistique : éloignement des établissements, limitation de l’offre de formation, rareté des transports et isolement culturel. Ces obstacles restreignent les possibilités de mobilité éducative et professionnelle, fragilisant ainsi les ambitions et les parcours de nombreux jeunes. Les jeunes ruraux, qui doivent fréquemment quitter leur territoire pour poursuivre des études supérieures, ce qui engendre un coût économique et psychologique, se sentent parfois « oubliés » des politiques éducatives, moins visibles que ceux des quartiers urbains, alors même qu’ils rencontrent des difficultés comparables.
Face à ces réalités, un constat s’impose : les jeunesses populaires, qu’elles soient rurales ou urbaines, partagent le même combat pour l’égalité des chances. Les déterminants sociaux défavorables influencent fortement leurs trajectoires éducatives et limitent leurs perspectives.
Pour répondre à ces défis, Il est important de reconnaître les spécificités de chaque territoire tout en affirmant une ambition commune : permettre à chaque jeune, qu’il grandisse en QPV ou en zone rurale, de bénéficier des mêmes chances de réussite. Cela suppose également une mobilisation collective – institutions, associations, acteurs éducatifs et monde économique – afin de créer un environnement favorable à la réussite de tous.
C’est pourquoi la Fondation BNP Paribas a fait le choix d’agir aux côtés d’associations et d’acteurs de terrain qui accompagnent les jeunes dans leur réussite éducative. Depuis 2006, à travers notre programme « Projet Banlieues », nous soutenons des initiatives locales en faveur de l’insertion scolaire et professionnelle. Mais aussi en soutenant des dispositifs d’accompagnement personnalisés – mentorat, tutorat, orientation, accès à la culture et numériques – qui visent à donner à chacun les moyens de développer son potentiel et à ouvrir des perspectives.
Cet engagement s’inscrit dans une conviction forte : la réduction des inégalités éducatives doit reposer sur une approche différenciée et adaptée aux réalités locales. Dans les QPV, il s’agit de renforcer la mixité scolaire, de valoriser les réussites locales et de pérenniser les dispositifs de soutien. En ruralité, les priorités concernent l’accès à la culture, la mobilité et le maintien d’une offre éducative diversifiée.
Garantir l’égalité des chances pour toutes les jeunesses populaires, rurales comme urbaines, n’est pas seulement un impératif éducatif, c’est un enjeu de cohésion sociale et de justice républicaine, au cœur des engagements de la Fondation BNP.
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