Saint-Quentin : une étude dédiée à la jeunesse locale

C’est dans l’ancien Casino art déco de Saint-Quentin, rénové et transformé en Maison des associations depuis 2021, que lundi 13 mars avait lieu la restitution par l’Afev d’une enquête Trajectoires-Reflex réalisée auprès de 1 550 jeunes du territoire de l’agglomération de Saint-Quentin. Parallèlement à une présentation du projet en cours d’écoquartier du Maréchal Juin, les parties prenantes et partenaires se sont relayés pour contribuer à faire la lumière sur les spécificités de ce territoire – et des territoires voisins – en matière d’engagement, de logement et de mobilités.

« Comment, de manière physique, territoriale, peut-on réfléchir avec une multiplicité d’acteurs sur la question des conditions d’accès à l’enseignement supérieur des jeunes d’un territoire, puis sur la façon de leur permettre de vivre leur expérience étudiante dans les meilleures conditions ? »
C’est par ces mots que Jérôme Sturla, Directeur du Développement urbain à l’Afev a introduit cette après-midi d’échanges, bientôt rejoint par Christophe Paris, Directeur général de l’association, qui a expliqué en quoi leur action consistait à « trouver à chaque fois quelle pouvait être la "pièce" Afev susceptible de rentrer au mieux dans le puzzle local. » Un travail facilité sur le territoire de Saint-Quentin, « où l’on sent une ouverture à notre arrivée, une appétence pour imaginer de nouvelles formes d’intervention sociale. »

Le point sur l’enquête

Présentée par Mathilde Rossignol, chargée d’études chez Trajectoires Reflex, l’enquête à proprement parler, menée auprès de 853 étudiants et 688 lycéens en terminale du territoire, a mis en lumière plusieurs spécificités locales. D’abord, concernant le logement et la mobilité, deux tiers des répondants qui vivent au domicile familial, soit « une part élevée, même parmi les étudiants » (48%, contre 33% au national) – ceci, en partie sans doute, « du fait du nombre de places limité » en résidences Crous ou privées -, et « un niveau de satisfaction plutôt élevé, en particulier chez les terminales. »


D’autre part, il semble que l’expérience de la vie étudiante sur l’agglomération est jugée positivement (6 étudiants sur 10 étant originaires d’autres départements), « malgré des difficultés éprouvées sur l’année scolaire 2021-2022 » : précarité financière, soucis pédagogiques, mais aussi sentiment d’isolement. Côté lycéens, la demande est forte d’accompagnement pour l’orientation post-bac, l’idée de quitter le domicile familial en tente les trois quarts, et ils sont « 30% à penser à
s’engager dans une association quand ils seront en études supérieures. » Rien d’étonnant, alors, à relever les chiffres de 42% de jeunes interrogés intéressés par la colocation (et même 53% des terminales), ou encore de 22% d’entre eux tentés par les Kaps à proprement parler.

Comment agir ?

Interrogé sur les résultats de cette enquête, le Délégué régional Hauts-de-France de l’Afev, Cédric Laigle, a rappelé la restitution du même type réalisée au début du mois à Valenciennes pour mieux souligner, exemples à l’appui, en quoi d’un territoire à l’autre, « on trouve des résultats similaires, mais aussi des éléments différents. » D’où « l’intérêt de multiplier les enquêtes territoriales, pour parvenir à répondre réellement aux besoins des acteurs locaux. »


Il est également revenu sur un constat récurrent : d’une enquête à l’autre, il apparaît que « les jeunes souhaitent s’engager. » Ainsi, quand ils se déclarent intéressés par les Kaps, ils ne sont pas motivés exclusivement par d’évidentes raisons financières… D’où l’importance, aussi, de valoriser l’engagement étudiant, pour éviter que le souci (légitime) de réussir ses études ne vienne pas entrer en concurrence avec ce désir d’engagement. De leur côté, une proviseure (Emmanuelle Dupont, du lycée Henri-Martin de Saint-Quentin) et un responsable d’établissement (Emmanuel Bellenger, Directeur de l’INSSET) étaient également présents, pour exprimer leur sentiment à l’égard de cette enquête. La première a indiqué qu’un tel outil « permettait de disposer d’une photographie du territoire », et insisté à son tour sur la
nécessité de fournir de l’information et de l’accompagnement aux lycéens. Le second, très enthousiaste également, a exprimé son sentiment d’assister, sur un territoire qu’il connaît depuis longtemps, « depuis deux ou trois ans, à un changement total – la vie étudiante étant devenue quelque chose de très important : on a pris conscience qu’il fallait proposer aux jeunes, pendant leurs études, autre chose que juste l’aspect enseignement. » D’où l’intérêt de pouvoir disposer d’un « lieu-totem pour les étudiants, où ils pourront récupérer un maximum d’informations », voire multiplier les échanges entre étudiants et entreprises locales - en l’occurrence, sur l’écoquartier du Maréchal Juin.


François Perrin

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