Jeudi 2 mars, à l’UPHF de Valenciennes, cinq jeunes prenaient la parole, pour livrer des témoignages riches - et réconfortants - sur leur rapport à l’engagement.
Jeudi 2 mars, lors de la restitution par l’Afev d’une enquête Trajectoires-Reflex réalisée auprès de 1 079 lycéens du territoire de l’agglomération de Valenciennes, la parole a été donné à plusieurs jeunes, pour un temps qui fut très applaudi, et particulièrement enthousiasmant. Retour sur ces témoignages inspirés et inspirants.
« Nous voulions également donner la parole à ceux pour lesquels nous imaginons ces projets – et à ceux qui les portent. » C’est par ces mots que Jérôme Sturla, Directeur du Développement urbain à l’Afev, a accueilli l’arrivée de cinq invités de choix, pour un plateau dédié à la « parole des jeunes » : deux élèves de terminale, deux étudiants en première année d’université, et une vice-présidente étudiante.
Deux lycéennes…
Représentant deux établissements ayant fait partie de ceux concernés par l’enquête, deux lycéennes étaient donc présentes, qui ont pu exprimer leur point de vue personnel sur la manière dont elles se projetaient dans l’avenir. Lina Sabarni, élève de terminale au Lycée professionnel Alfred Kastler de Denain (59) fait par exemple partie des 38% de jeunes en terminale interrogés qui se déclarent prêts à s’engager lorsqu’ils seront étudiants, et ce « pour aider les autres étudiants, les lycéens et collégiens. »
De son côté, Kenza Engrand, élève de terminale au Lycée polyvalent du Pays de Condé de Condé-sur-L’Escaut (59), ancienne mentorée et désormais bénévole de l’association Socrate, a fait part de ses motivations : « Je me suis engagée parce que c’était important, dans la vie d’un enfant comme d’un étudiant, de bénéficier d’un accompagnement, d’un suivi. » Grande sœur d’une élève de dix ans, elle sait « que le parcours scolaire n’est pas facile, même si certains prennent à la légère l’école primaire » : « C’est là que commencent les études, avec certains enfants qui ont besoin d’être aidés » si l’on souhaite « réduire les inégalités. » Or « un professeur ne peut pas être tout le temps présent, ni cibler un seul enfant. »
D’où son choix, « à [sa] petite échelle, de pouvoir participer en proposant beaucoup plus que seulement de l’aide aux devoirs : on aide les enfants à avoir confiance en eux. » Ainsi, elle s’est engagée « parce que donner de son temps pour autrui permet d’évoluer. » Inscrite en parallèle sur le site JeVeuxAider, elle envisage son engagement sur le long terme. Invoquant enfin le mythe de Prométhée, « qui vole la flamme des dieux –représentation du savoir et de la technique - pour la donner aux hommes », elle a constaté que ces connaissances n’étaient rien « sans le savoir vivre ensemble » - plus « précieux » que tout.
… trois étudiants
La vice-Présidente étudiante à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France de Valenciennes (59), Amandine Allard, a insisté quant à elle sur « la nécessité tout d’abord de renforcer la mobilité autour de l’Université (via les établissements, mais aussi les communautés d’agglomérations, la Région, le département…) » - y compris en dehors des heures de cours à proprement parler. En effet, « un étudiant qui aura suivi des activités annexes à ses études, qui se sera engagé dans un parcours personnalisé » (notamment associatif) reconnu par l’institution bénéficiera ainsi d’un atout individuel, mais en constituera également un « à la fois pour le territoire et l’Université. »
Constatant en effet que son territoire comme son établissement, « depuis quelques années, sont parvenus à se transformer, à gagner en dynamisme », elle considère que « l’engagement des étudiants (et des jeunes en général) est le but principal à viser, l’effort principal à faire pour arriver à pérenniser cet état de fait. »
Julien Dussart, étudiant en 1ère année de Lettres modernes, originaire de l’Amiénois, Volontaire en service civique à l’Afev est d’ailleurs intéressé par le projet Kaps dans la mesure où son temps de trajet quotidien, aujourd’hui, s’étend sur plusieurs heures « pour aller à l’Université » ou réaliser ses activités associatives. Levé à 5 heures pour rentrer chez lui à 20 heures, il est soumis au quotidien à des horaires qui pèsent largement sur ses conditions d’études – tandis que la charge financière propre à l’acquisition d’un logement plus proche rend complexe toute perspective immédiate de changement…
De son côté, ancien "Mentoré à distance" de l’Afev du lycée de Bavay (59) aujourd’hui devenu mentor, Axel Harbonnier, étudiant en 1ère année de Droit, est revenu sur les multiples avantages de « l’expérience enrichissante » du mentorat, vécue dans son cas d’un côté comme de l’autre. L’occasion de « s’ouvrir au monde », de favoriser « l’échange culturel » et « d’éviter le décrochage. »
François Perrin
Partager cet article