Lundi 13 mars, lors de la restitution par l’Afev d’une enquête Trajectoires-Reflex réalisée auprès de 1 550 jeunes du territoire de l’agglomération de Saint-Quentin, les parties prenantes ont eu l’occasion de revenir sur les conditions de l’implantation d’une résidence sur le modèle Kaps et d’une Maison des étudiants au sein du futur écoquartier du Maréchal Juin. Retour sur ce projet, global et innovant.
Virginie Ardaens, vice-Présidente en charge de l’Enseignement supérieur et de la stratégie robonumérique pour l’Agglomération du Saint-Quentinois, l’a rappelé : cette dernière, « située en zone rurale », constitue « le principal pôle économique du département de l’Aisne », et « ne manque pas d’ambition » en matière d’attractivité de son enseignement supérieur. Elle a alors détaillé les trois axes de cette action concrète : « Faire de [ce] territoire un pôle d’excellence tourné vers l’avenir » (via la robotique et le numérique) ; améliorer « le niveau de formation et d’employabilité » des jeunes ; développer l’attractivité du territoire pour les étudiants.
De la friche… à l’écoquartier
A ce dernier titre, « la construction, en cours, du premier écoquartier de l’Aisne en reconversion de friche (16 millions d’investissements), à forte dimension étudiante », constituait le point d’attention particulier de cette journée. Celui-ci visera en effet « à renforcer le campus déjà existant, en proposant un certain nombre de services aux étudiants » - qui sont 2 500 sur le territoire, « avec une progression de 400 étudiants sur six ans. » Un projet né de l’écoute attentive de nombreux acteurs, tels « les chefs d’entreprise, d’établissement, les porteurs de projets, et bien sûr les étudiants » eux-mêmes… mais aussi d’un désir assumé « d’imagination et d’innovation » (d’où la mise en place d’une « collaboration, hors du cadre institutionnel », avec l’Afev).
Intervenante de la première table-ronde, Catherine Papetti, responsable des programmes "Logements thématiques" pour l’acteur régional majeur du logement social Clésence (Groupe Action Logement), est à son tour revenue sur les raisons de l’engagement d’un bailleur sur des projets de logement jeunes (comme ceux qu’elle mène avec l’Afev à Roubaix et Saint-Quentin). Selon elle, « ce que nous avons imaginé sur l’écoquartier du Maréchal Juin correspond à ce qui est ressorti de l’étude. » Le logement, de fait, constituant « un frein dans l’orientation et l’accès à l’enseignement supérieur pour les jeunes », il s’agit de « proposer une alternative en logements » - en visant « l’abordabilité du loyer. »
Ainsi est née l’idée de concevoir, avec l’Afev et Résid’Up (dont le Président Nicolas Delesque est également intervenu en vidéo), « une offre de logement partagés et abordables », tant pour les étudiants que pour les alternants. Il s’agit ainsi, en prenant bien conscience « qu’un étudiant de Valenciennes n’est pas forcément le même qu’un étudiant de Saint-Quentin, de ne pas apporter que le logement et les quatre murs de la résidence, mais de leur permettre de vivre une expérience de vie enrichissante, susceptible de faciliter le développement de leurs compétences » (par exemple via la Maison des étudiants). Soit, pour citer cette fois David Laruelle, Délégué territorial de l’Afev Amiens, poser ici « la dernière pierre d’une première étape , avant de faire vivre demain le bâti d’aujourd’hui, « avec les habitants qui vont l’habiter. »
Partenaires alignés, exemple inspirant
En plus du bailleur à proprement parler, ont été amenés à s’exprimer d’autres acteurs impliqués, comme Karine Abrassart, Directrice de l’aménagement et du développement du territoire de l’Agglomération du Saint-Quentinois. Cette dernière a présenté le « programme de développement » déployé depuis 2010 par cette collectivité locale (« avec d’un côté les entreprises, et de l’autre nos étudiants »), et plus en détail le projet d’écoquartier local – imaginé depuis 2015, puis détaillé en fonction de divers retours des acteurs : le chantier, déjà bien avancé, se divise en plusieurs lots et autant de "produits" (résidence intergénérationnelle, résidence et maison de services aux étudiants, bâtiment de formation, pépinière d’entreprises, équipements sportifs, espaces verts, aire de jeux, etc.).
S’est ensuite engagé un échange entre la salle et Nicolas Le Roux, de la Direction de la stratégie et de l’accompagnement des acteurs à l’ANRU, après la prise de parole aussi précise qu’éclairante de ce dernier au sujet des « territoires intermédiaires ». L’occasion d’aborder des sujets comme le nécessaire « rééquilibrage entre l’économie de production et l’économie résidentielle », les enjeux d’accessibilité (transports, mais aussi numérique) mais aussi de « capital humain, qui passe énormément par les étudiants » - et donc par « la qualité de la vie étudiante. » Il a par ailleurs insisté sur « trois types d’enjeux urbains » : le « lien rural/périurbain/urbain », l’offre culturelle et sportive « en résonance avec les besoins de la population » et « la répartition de l’habitat social sur l’ensemble du territoire. »
Enfin, était également présente Cécile Clowez, chargée de mission "Cadre de vie étudiant" pour GrandSoissons Agglomération, qui a pu livrer son témoignage au nom d’une autre collectivité, dans un esprit d’ouverture et d’inspirations croisées. Originaire de Normandie, elle est revenue sur son expérience personnelle (notamment en matière de logement lors de son arrivée), pour ensuite braquer les projecteurs sur la situation de son territoire et la manière dont les partenariats s’organisent ailleurs dans l’Aisne – par exemple autour de la Digitale Académie.
François Perrin
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