JAP 2024 : Le nouveau récit territorial de l’Afev

Les 20 et 21 mars dernier se tenaient à Paris les Journées annuelles du projet (JAP) de l’Afev, en présence de nombreux salariés venus de tous les pôles nationaux (et internationaux) de l’association. Zoom sur la séance plénière de l’après-midi de la deuxième journée, décomposée en trois temps, autour d’un enjeu fort de l’Afev depuis plusieurs années : son nouveau récit territorial.

Co-présenté par Camille Duboisset, Développeuse urbaine et Corentin Gautier, Délégué régional Auvergne Rhône-Alpes à l’Afev, ce temps particulièrement riche de la deuxième journée des JAP s’intéressait en effet, tout particulièrement, aux avancées du groupe de travail Nouveau récit territorial mis en place au second semestre 2022 au sein de l’association. Constitué de Délégués régionaux et de membres de la direction, il vise à réfléchir sur les caractéristiques de certains « nouveaux territoires d’intervention » (par exemple en zone périurbaine voire rurale) et « nouveaux publics » de l’Afev (via le mentorat lycéen, Apprentis Solidaires…), et sur la manière dont « le fait d’intervenir sur ces territoires vient influer notre projet associatif. »

Le point de vue des géographes

Pour en parler, dans un premier temps, étaient présents les docteurs - en géographie - Achille Warnant et - en urbanisme et aménagement - Mikaël Dupuy Le Bourdellès, chargés de présenter une cartographie "à deux voix" des classes populaires en France. Illustrant leur propos au moyen d’une série de cartes, pour présenter un « point d’étape » de leur travail en cours, ils ont rappelé qu’historiquement, l’Afev était « liée à l’émergence de la politique de la ville, d’où l’ambition aujourd’hui de requestionner cet ancrage historique, centré sur les quartiers populaires des grandes villes » - les fameux QPV.

D’où cette première double question : « Quelle est, aujourd’hui, en France, la géographie des classes populaires, mais aussi des jeunes ? » Pour y répondre, il s’agit de bien garder à l’esprit « qu’il existe à chaque fois différents types de territoires "populaires";, ou "jeunes", qui peuvent avoir effectivement des enjeux communs, mais aussi des différences », pour ensuite examiner « comment l’Afev peut se positionner à ces différents niveaux. » Par ailleurs, il convient de ne pas ignorer « les grands récits médiatiques sur les inégalités », qui « sont bien souvent performatifs, et en tout cas se traduisent parfois en politiques publiques. »

A ce titre, « cela fait maintenant 40 ans qu’a émergé dans le champ médiatique ce que l’on a appelé le "problème des banlieues" », dans des quartiers qui « étaient au départ destinés aux classes moyennes, et qui se sont rapidement paupérisés, avec un changement d’image. » Puis, « depuis les années 2000 a émergé une notion, un concept "concurrent", celui de la "France périphérique" – forgé par le consultant et géographe Christophe Guilluy -, de la France des villes petites et moyennes, des territoires ruraux, opposée à une "France des métropoles", celle de la "mondialisation heureuse". » Or tout ces récits, s’ils ont « permis d’alerter sur la situation d’un certain nombre de ces territoires », ne « correspondent que très imparfaitement à la réalité des dynamiques territoriales. »

D’un autre côté, « comme le rappelle très bien l’Observatoire des inégalités, la pauvreté est partout. Elle est diffuse, ni strictement urbaine ni strictement rurale. » Plus globalement, s’il « existe bien des clivages "métropoles", versus "périphéries", le clivage le plus important aujourd’hui, en matière de dynamique sociale, économique, démographique, est d’abord régional, plutôt entre l’Est – qui concentre davantage de difficultés – et un Ouest plus dynamique. » Et, surtout, « la géographie des classes populaires ne se résume pas à la géographie des QPV, même si ces périmètres restent utiles. » En outre, « les inégalités se déploient différemment selon les échelles considérées » (si par exemple, en Ile-de-France, « les indicateurs économiques sont au vert, les inégalités apparaissent lorsque l’on zoome, par exemple sur Paris, la Seine-Saint-Denis et les Hauts-de-Seine », voire sur le seul XVIIIème arrondissement de Paris, « entre le Haut Montmartre et le Bas Montmartre »).

Enfin, « les inégalités, les fragilités sont cumulatives », comme l’illustre par exemple la mise en perspective de trois cartes : « celle du pourcentage de jeunes sans diplôme en 2016, celle du taux de chômage dans la population active en 2015 et celle du pourcentage de personnes sous le seuil de pauvreté. » En effet, « ce sont des cartes qui globalement se recoupent, au moins en grande partie. » D’où l’intérêt de dresser, comme ils l’ont fait, une typologie de quatre différents territoires populaires : quartiers d’habitat social, « couronnes périurbaines et populaires des métropoles », « centres historiques des villes petites et moyennes » et enfin « campagnes enclavées, pour certaines désindustrialisées… » dont Achille Warnant a détaillé les caractéristiques propres et présenté des exemples précis.

Concernant les jeunes, Mikaël Dupuy Le Bourdellès a rappelé qu’il y en a « partout sur la carte, avec une proportion un peu plus importante dans un tiers Nord de la France, et également dans le Sud-Est » - face à une « diagonale de faible densité, qui part des Ardennes et arrive dans les Landes. » On observe en outre « un mouvement de concentration très fort dans les métropoles au moment du bac, et juste après le bac » avec tout de même, d’une part, « les plus fortes proportions d’étudiants qui se retrouvent dans les "grandes villes moyennes" ou les "petites grandes villes" » (Poitiers, Caen, Dijon, Amiens…), ou d’autre part « dans des villes petites ou moyennes qui proposent des filières de pointe, assez spécialisées » (Albi, Compiègne…). On distingue ainsi « des métropoles extrêmement attractives » (Montpellier, Toulouse) ; des villes intermédiaires dont les étudiants sont très locaux (Amiens) ; et des villes « petites et moyennes » qui peuvent attirer des étudiants d’extrêmement loin, car elles proposent « des filières très particulières » (comme Mende, en Lozère).

Par ailleurs, lorsque l’on observe les apprentis du secondaire, qui suivent ainsi des « filières locales d’études », il apparaît que « les grandes villes sont clairement en marge » - il y a par exemple « quatre fois plus d’apprentis en Vendée qu’en Ile-de-France. » enfin, à propos des « jeunes qui restent dans les territoires ruraux et dans certaines villes petites et moyennes », il a été particulièrement question des « fameux NEET, ces jeunes de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi, ni scolarisés » - que l’on estime à 16% de cette tranche d’âge, et « dont on peut présager les difficultés d’insertion. »

S’intéressant enfin à l’Indice de position sociale (IPS), qui permet « d’appréhender le statut social des élèves à partir des professions et catégories sociales de leurs parents », les chercheurs ont rebalayé la carte de France, pour constater que « certaines régions sont vraiment concernées dans leur globalité par des difficultés, des freins sur le plan socio-éducatif » (comme les Hauts-de-France, le Grand-Est) et que d’autres présentent des problèmes très localisés (tel le Centre- Bretagne).

Pour toutes ces raisons, « avec son implantation territoriale riche et diversifiée, l’Afev a une carte à jouer, en matière de lutte contre les inégalités socio-spatiales. » Elle intervient en effet sur « 58 départements de France métropolitaine sur 95, et sur 12 régions sur 13. » Ces implantations « correspondent assez nettement à la carte des effectifs étudiants en enseignement supérieur, ce qui n’est pas surprenant. » Il y a donc « un enjeu à compléter cette implantation territoriale en investissant des territoires dont elle est aujourd’hui absente », et un autre « à cerner la diversité des besoins selon les publics et les territoires, afin de se positionner en opérateur global des politiques locales de la jeunesse. »

En direct des territoires

Afin d’illustrer dans les faits, concrètement, l’ensemble de ces analyses, trois responsables locaux de l’Afev se sont alors relayés à la tribune : Nawel Viguie Bensetti, Emilie Martinez et David Laruelle, respectivement Délégué territoriaux pour le Tarn et l’Aveyron, le Nord-Isère et l’Académie d’Amiens. La première a présenté son territoire comme situé « entre deux métropoles, Toulouse et Montpellier », et présentant « des villes intermédiaires d’équilibre, Albi et Rodez, qui concentrent un certain nombre d’étudiants » (5 600 sur l’une, 3 000 sur l’autre). 57% des étudiants y sont boursiers, 80% viennent de la région, et 61% d’entre eux sont de femmes. Implantée à Albi depuis 1993, l’Afev s’est développée « en 2008 à Rodez, à Castres en 2019 et, en 2021, à Villefranche-de-Rouergue. » Sur cette dernière ville, « il y a 120 étudiants… dont 25 sont engagés à nos côtés ! »

« Ce territoire, a-t-elle poursuivi, avait besoin de mettre en place une dynamique de jeunesse. Donc le développement de l’Afev s’est joué surtout sur la question de l’animation de la vie étudiante et de l’attractivité du pôle universitaire, à l’échelle de la ville et du département. » Il est donc surtout question de travailler « le bien-être étudiant, la prévention et l’animation de ces étudiants sur leur territoire », avec en sus « la question du logement, qui se pose aujourd’hui comme un enjeu également, pour nous. » Par ailleurs se pose également « la question de l’insertion des jeunes, parce que ce sont des territoires sur lesquels la jeunesse présente un double visage : une jeunesse étudiante, mais aussi une jeunesse confrontée à des difficultés sociales et d’insertion, à la précarité. »

De son côté, Emilie Martinez a situé le Nord-Isère « dans l’aire métropolitaine de Lyon, sur l’axe Lyon-Grenoble, avec également Chambéry à 60 kilomètres à l’Est. » Les interventions se font « sur trois communes : Villefontaine, L’Isle-d’Abeau et Bourgoin-Jallieu » - qui ne concentrent à elles trois que 66 000 habitants. Revenant sur l’historique de la création de "villes nouvelles" dès les années 60/70 (à l’instar de L’Isle-d’Abeau), de ces « zones rurales à urbaniser » visant à « désengorger la ville de Lyon » avec « les quartiers comme pièces maîtresses », elle a indiqué qu’aujourd’hui, « la caractéristique de ce territoire, c’est la jeunesse, fortement représentée » (41,6% de la population de Villefontaine, 39,5% de celle de L’Isle-d’Abeau), avec un taux de "NEET" environnant les 20% (contre 15,7% à l’échelle nationale), et un taux de chômage des jeunes de 30%.

S’ajoutent également « des problèmes de santé mentale », et des surreprésentations en matière de populations d’ouvriers et employés, de familles monoparentales, de couples de moins de 25 ans avec enfant(s)… Un autre écueil affleure fréquemment : celui de la mobilité, avec « à la fois des freins psychologiques » et « un réseau intérieur urbain qui n’est pas très bien développé. » Au niveau scolaire, on note « un manque de mixité, très peu d’alternatives pour les décrocheurs » alors même que « le taux de décrochage est important », et au niveau du logement « un manque d’accueil d’urgence », alors même que « des jeunes se retrouvent à la rue du jour au lendemain dès leurs 18 ans. » Par ailleurs, « l’offre de formation supérieure reste assez limitée » (840 étudiants), bien que le territoire offre « des filières d’excellence » - qui attirent des jeunes de toute la France, mais pas forcément locaux.

Sur ces bases, l’Afev intervient depuis cinq ans « dans cinq QPV, autour de quatre programmes », grâce à l’action de 24 volontaires et 110 mentors, lycéens et étudiants. Dans les faits, « le mentorat lycéen était vraiment notre outil d’entrée sur le territoire, associé au volontariat en résidence », et la proximité des campus de Lyon, Grenoble et Chambéry permet aujourd’hui de mobiliser des jeunes dans le cadre d’actions Démo’Campus. Un autre point d’attention particulier, qui fait l’objet d’une « demande très forte des partenaires », est la construction d’actions venant répondre « aux freins à la mobilité » (notamment des « ateliers de lecture de cartes », des immersions sur lesdits campus…) Pour toutes ces raisons, « l’Afev Nord-Isère est aujourd’hui considérée comme un acteur de terrain, qui est reconnu et valorisé pour le travail qu’il fournit », même si, pour ce faire, il a fallu « faire preuve d’adaptation et d’innovation. »

Intervenant à la suite d’Emilie, David Laruelle a indiqué que sur les cartes précédemment présentées, son territoire englobait « les départements les plus foncés, les plus en difficulté de tous » (soit l’Aisne, la Somme et l’Oise). Et « en effet, il y a beaucoup de boulot ! » Sur ces territoires « très ruraux, un élève sur quatre est en REP/REP+ », et on compte « neuf cités éducatives. » Coexistent ainsi « des jeunes plutôt en ruralité et toute une jeunesse concentrée plutôt sur les villes intermédiaires. » Sur l’Académie, « nous n’avons qu’une université, l’Université de Picardie Jules-Verne, avec des campus à Amiens, bien sûr, mais aussi Beauvais, Saint-Quentin, Laon, Soissons… »

Il est alors revenu sur la date de 2015, au moment de la « fin officielle de la Picardie », du fait de la fusion des régions dans les Hauts-de-France. D’un côté, « moins de 2 millions d’habitants, 50 000 étudiants, dont 60% sont à l’UPJV (d’où l’importance de l’université publique, qui absorbe beaucoup d’étudiants » ; de l’autre, « le Nord Pas-de-Calais, avec plus de 4 millions d’habitants, 160 000 étudiants. » Ainsi, Amiens, « qui auparavant rayonnait et concentrait tout en Picardie, devient, en quelque sorte, une "ville comme les autres" – ce qui permet un "réveil des villes intermédiaires" »… et a également pour conséquence, au niveau universitaire, de placer ces dernières (« Saint-Quentin ou Laon, 2 500 étudiants ; Soissons, 2 000 étudiants ») « face à de nouvelles problématiques en termes de logement, de vie étudiante. »

C’est dans ce contexte qu’est créée l’antenne amiénoise de l’Afev, en 2018, avec dès 2020 des interventions à Creil, à la demande de l’Université, à Saint-Quentin, puis à Montataire (« 14 000 habitants ») en 2021, à Montdidier (« 12 000 habitants »), Abbeville (« 23 000 habitants »), Albert (« 9 000 habitants »)… Dans tous les cas, « tous les jeunes ne sont pas très loin d’Amiens, mais ne se projettent pas pour aller y faire leurs études. » D’où l’idée de « créer une délégation académique, dont l’une des principales fonctions consiste à porter le programme Démo’Campus, autour de l’orientation », tout en poursuivant le développement des autres programmes de l’association, comme par exemple les Kaps .

Un député comme grand témoin

Pour conclure cette séquence dédiée au « Nouveau récit territorial de l’Afev », le Directeur du développement urbain (et du Lab’Afev) Jérôme Sturla recevait sur scène le député François Ruffin, « sous forme d’une carte blanche », dans la mesure où « les réalités d’implantation et d’intervention de l’Afev croisent bon nombre de [ses] réflexions. » D’entrée de jeu, il a affirmé « venir ici avec humilité, parce qu’après des experts des cartes, des experts de la pratique, moi, je ne suis expert de rien du tout ! » Il a ensuite remercié l’assistance « de [l’]avoir invité » et « surtout de faire ce travail quotidien, de mettre en œuvre une initiative dont [son] objectif est qu’elle ne soit plus une exception dans notre société – mais deviennent la règle. »

Rebondissant sur les derniers propos de David Laruelle, il a ensuite insisté sur le fait que « sur le plan politique, ce qui est à mener, c’est une lutte face au Rassemblement national. » Et de rappeler que les dernières élections législatives, sur son territoire picard, « ont donné huit députés sur dix- sept » à ce parti – soit « quasiment la moitié. » Dans les faits, « ce n’était pas du tout une surprise : le RN était déjà puissant, voire majoritaire, sur un certain nombre de territoires depuis 10, 15 ou 20 ans. » Tissant alors un lien entre les difficultés sociales et les fermetures d’usines, il a également parlé d’une « France que l’on n’entend pas parler », celle « qui vit dans le rural, les petits bourgs. » D’où le sentiment de « soulagement » qu’il a ressenti, en 2004, à la parution de l’Atlas des nouvelles fractures en France, de Christophe Guilluy et Christophe Noyé, par lequel « enfin quelqu’un mettait des mots sur un abandon, un sentiment d’éloignement de certaines classes populaires vis-à-vis du centre du pouvoir politique. »

A ce titre, le vote sur le traité constitutionnel européen de 2005 constitue d’après lui un jalon fort, « un marqueur de cette France-là qui s’éveille, vote politiquement, dit "non" à ce qu’elle a subi en matière de délocalisation. » Et si Christophe Guilluy s’est ensuite, à l’entendre, quelque peu fourvoyé, en « instaurant une concurrence victimaire entre les différents territoires » au lieu d’observer « deux souffrances, deux exclusions qui se rejoignent » (en banlieues comme en ruralité), François Ruffin estime que « la bataille politique que nous avons à mener consiste à faire un travail non pas de séparation, mais d’alliance ; un travail sinon d’unité, au moins de retrouvailles entre classes populaires des quartiers et des campagnes. » Ceci, notamment, afin d’éviter « une catastrophe démocratique. »

Mais alors, « qu’est-ce qu’il y a à faire ensemble ? Comment s’allie-t-on ? » D’abord en se demandant « ce qu’il y a en commun. » Or, la réponse est simple : « La question sociale, qui peut créer du commun à condition de ne plus opposer la campagne et les quartiers dans une vision horizontale, mais de regarder ce qui se passe entre le "haut" et le "bas", dans une vision verticale. » Par exemple, aujourd’hui, « on nous demande de nous rationner, pendant que les autres se gavent. » C’est là, selon lui, « la ligne de fracture majeure au sein de la société. » Autre exemple : « Dans un sondage qui interroge les préoccupations hors des quartiers prioritaires et au sein de ces derniers, on s’aperçoit que les cinq premiers items sont identiques » : dans l’ordre, la santé, l’éducation, la "vie chère", la sécurité, le logement… et il faut attendre le sixième pour noter une différence : l’immigration dans le premier cas, les violences policières dans le second !

Dans ces conditions, « pourquoi faire le choix de faire monter ces deux dernières préoccupations en "Une" ? » Sur toute une série de sujets (déserts médicaux, éducation, fracture numérique, problèmes de mobilité en TER comme en RER…), « il y a beaucoup de commun à construire » - y compris en matière de jeunesse(s). A ce dernier sujet, il pourrait être utile par exemple d’acter du fait que « la culture urbaine est devenue la culture dominante de la jeunesse française », et de se mobiliser pour développer chez les jeunes une culture du mouvement (sinon du voyage) plutôt que de les laisser « rester au pied de leurs immeubles, dans leur quartier. » Dans tous les cas, et quelle que soit la classe sociale concernée, il s’agit peut-être aussi de passer de l’idée du "vivre ensemble" (qu’il a toujours trouvé « gnian-gnian, un instrument de premier communiant ») à celle du "faire ensemble".

En effet, a-t-il conclu « un pays a besoin de faire ensemble, d’inventer ensemble. » Cette déclaration a d’ailleurs ouvert le bal des questions/réponses, qui ont porté aussi bien sur les difficultés (et la diversité) de la jeunesse étudiante elle-même que sur la formation des enseignants en matière d’inégalités scolaires, sur l’engagement politique de la jeunesse que sur la valorisation de l’engagement, sur l’intergénérationnel que sur la question de l’apprentissage ou sur les inégalités d’accès au logement pour les jeunes.


François Perrin

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