Top départ d’un mois entier dédié au mentorat !

Mois du mentorat

Mardi 10 janvier à partir de 18h, le fameux amphithéâtre Emile Boutmy de l’IEP Paris (Sciences Po) était plein à craquer pour assister à la cérémonie de lancement du Mois du Mentorat. Un événement animé par Isabelle Giordano, Déléguée générale de la Fondation BNP Paribas, qui a pu bénéficier de la participation active de Sarah El Haïry et de toutes les associations réunies au sein du Collectif Mentorat.

Parsemée de vidéos de présentation, de témoignages de binômes mentors/mentorés, de responsables politiques et de personnalités du monde de la culture, cette soirée riche en séquences fortes a permis à une multitude d’acteurs engagés de s’exprimer publiquement, avec un objectif commun en ligne de mire : œuvrer au développement toujours plus large du mentorat, en France et dans toute l’Europe !

Un combat essentiel

Dès l’ouverture, après le stimulant retour d’expérience de Laurent, 50 ans, et de son mentoré Mohammad, 20 ans – un autodidacte arrivé d’Afghanistan en 2020 -, l’animatrice Isabelle Giordano, Déléguée générale de la Fondation BNP Paribas (et mentore elle-même, pour l’association Télémaque), a indiqué que le mentorat changeait « la vie (notamment des jeunes), les entreprises et les sociétés », française comme européenne. 

De son côté, après deux éditions des Assises du mentorat et confronté à « l’énergie qui s’exprime dans cette salle », le Directeur général de l’Afev et Président du Collectif mentorat Christophe Paris a indiqué que « tout avait changé » sur ce terrain, ces dernières années : « Soyons certains, collectivement, que ce que l’on a fait sur le mentorat pendant un an, entre associations que ne travaillaient pas ensemble et le font désormais, entre mentors et mentorés, avec l’Etat, les entreprises, est remarquable. Et ce combat est essentiel » De 28 000 binômes, la jauge est en effet passée en France à 150 000, avec pour objectif désormais le chiffre de 200 000.

Acteurs… et témoins

De manière frappante, la Secrétaire d’Etat à la jeunesse et au SNU Sarah El Haïry et le Directeur de l’IEP Paris Mathias Vicherat ont débuté leur allocution en illustrant leur engagement à travers leurs parcours personnels : la première a été mentorée à une époque, et mentor désormais, et a salué les efforts collectifs d’une « bande de responsables associatifs, motivés par le fait que la jeunesse est un moment de transition, où l’on a besoin de ne pas avoir ses chances hypothéquées (…), et qui ont transformé jusqu’à la relation des associations avec l’Etat. » 

Aujourd’hui, sur cette base, elle a milité avec ferveur pour la poursuite de l’engagement « du monde associatif, des entreprises, du corps enseignant, éducatif, pour agir partout, sur les territoires urbains, ruraux, ultramarins : partout. » Pour Sarah El Haïry, l’année 2023 « doit être l’année du printemps du mentorat, de l’espoir, du retour des mobilités, des opportunités, des rencontres retrouvées. » 

Quant à Mathias Vicherat, qui a grandi dans un HLM de Seine-Saint-Denis et fut également mentor, il a rendu hommage aux « mentors passagers » qu’il a pu rencontrer au fil de sa trajectoire individuelle, avant de détailler en quoi son établissement de prestige agissait au quotidien en faveur du mentorat (apprentissage, accueil de réfugiés, convention d’éducation prioritaire), avec en outre la certitude que « le mentor est aussi transformé que le mentoré. » Concernant la politique publique menée à ce sujet, il l’a qualifiée de « très ambitieuse et très performante », en insistant sur une tendance générale dans la société, sur une transformation générale qui donnait à ce projet particulier une assise toujours plus ample, un ancrage sans cesse plus profond : « Le mentorat devient une attente de plus en plus forte des jeunes », sous toutes les formes qu’il peut prendre.

Un déluge d’intervenants

Au fil des interventions qui ont suivi, les participants ont pu entendre :

  • Ericka Cogne, Directrice générale de Télémaque parler de son « rêve d’un Droit au mentorat » sur tous les terrains (et revenir sur la vaste opération de communication menée en septembre dans 23 gares de France) ; 
  • Sébastien Lailheugue, Directeur de Proxité, se satisfaire du fait de « ne jamais avoir autant entendu parler du mentorat depuis deux ans » et rappeler que dans ce domaine, « il y a mille formats différents d’engagement » ; 
  • ou encore la Députée européenne Ilana Cicurel rappeler que l’année 2023 est « l’année européenne des compétences » - l’occasion « de faire avancer le mentorat de manière significative, sinon historique, au niveau européen » - et à quel point le mentorat s’avère utile même aux mentors eux-mêmes pour s’insérer professionnellement, et à tous pour « renforcer les liens humains. »

Par ailleurs, les dix associations de la première promotion de la Fabrique du mentorat ont été mises à l’honneur, incarnées sur scène par Hindati Simpara (Déléguée générale de La Cordée) et Dyan Mavoungou (Président de Camplus), avant les prises de parole de Nicolas Viennot (Directeur du Collectif Mentorat), puis de Benjamin Blavier (co-Fondateur d’Article 1), Claire Thoury (Président du Mouvement associatif), Michel Barabel (Professeur à Sciences Po et journaliste au Mag RH), qui ont expliqué en quoi le mentorat contribuait activement au développement des compétences.

Conventions et conclusion

Enfin, pour la conclusion de cette soirée, avant la signature d’une convention entre Les entreprises s’engagent ! puis Accenture (représenté par son Président France Olivier Girard) et le Collectif Mentorat, le Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises Thibaut Guilluy, accompagné du Directeur général de NQT association, Guillaume Marmasse, a listé les freins au développement du mentorat. 

Parmi ceux-ci, « les sous » (d’où l’importance de la mobilisation de l’Etat comme des entreprises), la nécessité de « mieux faire connaître le mentorat, en premier lieu auprès des jeunes », et bien entendu de « passer à l’échelle » au niveau de l’engagement des entreprises. Ceci afin qu’elles n’appréhendent plus le mentorat comme un « truc en plus » mais comme « quelque chose d’absolument essentiel, et transformateur. »

 

François Perrin

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