Les programmes Coup de Pouce ambitionnent de soutenir la réussite des enfants à l’école en développant leur confiance dans leurs compétences scolaires, en multipliant les situations de réussites quotidiennes et en valorisant le rôle des parents aux côtés de l’école.
Nos 10 actions de coéducation, c’est-à-dire de renforcement de la relation entre les acteurs Coup de Pouce, les enseignants et les parents sont autant d’opportunités pour nouer des liens entre les adultes qui accompagnent les enfants. Elles doivent, en premier lieu, permettre de déconstruire une partie des représentations réciproques qui nuisent à la relation école-famille, en particulier en milieux populaires, en générant des malentendus qui peuvent se transformer en indifférence voire en tensions.
Comme le montre la recherche en éducation et en sociologie de l’école, les représentations associées à l’engagement des parents en milieux populaires sont de plusieurs types. Ils sont fréquemment perçus par les professionnels comme peu disponibles voire absents, fuyants ou distants, démissionnaires ou peu engagés dans la scolarité de leur enfant, en difficulté pour communiquer (en particulier quand le français n’est pas leur langue maternelle) et enfin, peu ou pas capables de soutenir les apprentissages de leur enfant par manque de connaissances ou de compétences. Ces représentations sont plus ou moins présentes selon les périodes et les territoires mais elles restent très ancrées.
Déconstruire ces représentations est un préalable nécessaire à toutes actions de coéducation. Pour les équipes de Coup de Pouce, il ne s’agit de nier le vécu des acteurs de terrain et leurs ressentis.
Les professionnels de l’éducation et, dans le cas présent les acteurs Coup de Pouce, sont légitimes à avoir parfois des représentations négatives associées à l’engagement des parents car leurs actions pour établir ou renforcer la relation avec eux peuvent être vaines ou peu fructueuses. Néanmoins tout en étant légitimes, leurs représentations ne sont pas pour autant vraies.
En effet, la recherche en éducation et en sociologie de l’école met en évidence et avec constance que l’engagement des parents de milieux populaires dans la scolarité de leurs enfants est réel et important mais peu visible car il ne se traduit pas systématiquement dans les résultats scolaires.
Déconstruire une partie de nos représentations en tant que professionnels de l’éducation, c’est poser un regard différent sur chacune d’elle : les parents qui nous semblent fuyants ne sont-ils pas, en fait, souvent inquiets ?
Les parents qui paraissent démissionnaires ont-ils, en fait, délégué aux professionnels leurs attentes de réussite pour leur enfant ?
Les parents qui sont perçus comme en manque de capacité pour accompagner les apprentissages, ne sont-ils pas, davantage, des parents qui ont un faible sentiment de compétences ? Enfin, les parents qui sont seulement perçus comme en difficulté avec la langue écrite ou orale, ne sont-ils pas au contraire des parents qui deviennent bilingues voire trilingues ?
L’association Coup de Pouce s’engage activement dans cette voie en construisant des nouveaux outils de formation et des actions qui participent à la déconstruction des stéréotypes les plus dommageables à la réussite scolaire des enfants.
Céline Ferrier
Chargée d’étude et de recherche
Association Coup de Pouce
Journée du Refus de l'Echec Scolaire
L'édition 2024 de la Journée du Refus de l'Echec Scolaire se tiendra à Paris mercredi 25 septembre à l'auditorium du journal Le Monde sous le thème « La parentalité à l'épreuve des inégalités ». Une après-midi d’échanges qui explorera ces enjeux cruciaux et proposera des pistes de réflexion et d'action.
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