Agir avec les familles pour lutter contre l’illettrisme et l’illectronisme - ANLCI

Contribution JRES

La parentalité, enjeu central dans la lutte contre les inégalités éducatives. La JRES 2024 entend aborder cette problématique sous l’angle des réalités vécues par des parents qui font face à des situations multiples dans l’éducation de leurs enfants et peuvent se sentir « invisibilisés ». Parmi ces parents, une attention spécifique doit être portée  sur celles et ceux qui sont confrontés à l’illettrisme, à l’illectronisme dans notre pays. 

L’illettrisme est une réalité invisible qui concerne les personnes qui ne maîtrisent pas les bases indispensables en lecture, écriture, calcul, numérique, après avoir été pourtant scolarisées en France. L’illettrisme et l’illectronisme ont des conséquences très concrètes dans la vie quotidienne de ces personnes, et parmi elles bien sûr figurent de nombreux parents.

Leur autonomie, face à des situations simples de la vie quotidienne, est souvent empêchée : ils sont en difficulté pour effectuer une démarche en ligne, pour consulter les notes de leurs enfants sur les logiciels de vie scolaire, pour échanger par écrit avec la communauté éducative, et plus largement pour accompagner sereinement et efficacement l’entrée de leurs enfants dans les apprentissages fondamentaux, peser sur leur orientation scolaire.


En quelques chiffres

4 % des personnes âgées des 18-64 est en situation d’illettrisme (incapacité à lire ou à écrire). Si l’on prend en compte l’ensemble des personnes ayant été scolarisées en France, cela représente 1,5 million de personnes. Si on élargit le spectre à l’ensemble des compétences de base, en y ajoutant les difficultés en calcul, ce sont 10,5 % des personnes âgées de 18 à 64 ans, scolarisées en France, qui éprouvent d’importantes difficultés dans au moins une des quatre compétences de base (identifier les mots, comprendre un texte, écrire, compter), soit 3, 7 millions de personnes. Les familles monoparentales représentent 11 % des ménages où réside une personne en forte difficulté avec les compétences de base. Et parmi les familles monoparentales, 13 % des personnes sont en difficulté avec les compétences de base.

Face à ces enjeux, il est essentiel de concentrer les efforts en direction des parents, et prioritairement des jeunes parents, âgés de 16 et 25 ans, sans emploi ni qualification, dont les enfants sont nouvellement scolarisés ou en passe de l’être, pour leur permettre de renouer avec les compétences de base dans une approche centrée sur les questions de parentalité. Toucher des parents qui ont des enfants fraîchement scolarisés ou en phase de l’être, prendre appui sur ce levier de la parentalité, sur le désir de tout parent que son enfant réussisse au moment de son entrée dans les apprentissages. Car ce peut être également le moment opportun pour ces parents de faciliter la remobilisation de leurs propres compétences, qui ont pu s’étioler avec le temps ou au fil de parcours de vie difficiles.

C’est pour cette raison que l’ANLCI, avec le soutien du Fonds d’Expérimentation jeunesse et la Fondation Pierre Bellon, déploie le programme FAMILIRE, pour agir avec ces familles et leur permettre de renouer avec les apprentissages. Une démarche qui vise un accompagnement global reposant sur trois volets : la maîtrise des compétences de base, le soutien à la parentalité et la participation à des actions sociales, culturelles, qui viennent conforter l’estime de soi, la reprise de confiance, la prise de participation à son environnement. Des actions visent également les freins à l’entrée en formation (accompagnement dans les démarches administratives, recherche de solutions de mode de garde, etc)..

Ce programme, expérimenté sur les territoires ultramarins, doit permettre aux bénéficiaires de gagner en autonomie dans la réalisation des activités courantes de la vie quotidienne qui nécessitent le recours à l’écrit, au calcul et au numérique, de mieux accompagner la scolarité de leurs enfants et de prévenir le décrochage scolaire. Ces impacts sont illustrés par la voix des mères bénéficiaires du programme à la Réunion, dont le film est accessible ci-dessous.

 

En savoir plus : sur la démarche FAMILIRE et voir le film réalisé à la Réunion au terme d’une année d’expérimentation cliquez ici


Contact : familire@anlci.gouv.fr / Ophélie RAVEAUD, cheffe de projet
 

Journée du Refus de l'Echec Scolaire

L'édition 2024 de la Journée du Refus de l'Echec Scolaire se tiendra à Paris mercredi 25 septembre à l'auditorium du journal Le Monde sous le thème « La parentalité à l'épreuve des inégalités ». Une après-midi d’échanges qui explorera ces enjeux cruciaux et proposera des pistes de réflexion et d'action.

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L'Afev et la parentalité