Comme chaque année, la Journée du Refus de l'échec Scolaire est l'occasion d'inviter certains de nos compagnons de route à enrichir nos réflexions autour des inégalités dans l'accès à l'apprentissage. Voici ici, la contribution de notre partenaire : l'UNAF
La voie de l’alternance sous statut scolaire ou de l’apprentissage, des voies valorisées par l’Unaf.
Tous les jeunes n’ont pas la même appétence pour les disciplines abstraites du collège et certains jeunes se désintéressent des études, sont en échec scolaire, décrochent … Le collège aujourd’hui ne permet pas à ces jeunes, qui ont une intelligence plus déductive et concrète ou encore des capacités différentes (manuelles, humaines …) de s’épanouir. La voie professionnelle et plus particulièrement celle en alternance ou en apprentissage leur offre une vraie possibilité de réussite qui peut totalement les transformer. Considérés par les entreprises dans lesquelles ils effectuent leur stage ou leur apprentissage « presque » comme des adultes, ils se révèlent à eux-mêmes et le plus souvent s’impliquent fortement dans un métier ou tout au moins un début de chemin professionnel. Les enseignants savent aussi dans ces voies leur transmettre leur propre passion de leur métier et la relation élève enseignant est très différente de celle du collège.
Le Mouvement familial dans son ensemble prend en considération cette voie de réussite pour les jeunes en apportant un accompagnement, aussi bien pour la faire connaitre au moment de l’orientation, que pour proposer des formations ou pour accompagner les jeunes dans la recherche de logements ou d’aides à la mobilité.
Cette voie reste aussi valable pour les jeunes après le bac. Eux aussi peuvent être concernés par le manque de motivation, le décrochage dans les premières années de fac, et une expérience du monde de l’entreprise leur est aussi profitable. Elle leur permet par ailleurs de financer une période d’études longues quand les parents ne peuvent pas le faire (les bourses restent insuffisantes pour vivre).
Cette voie comporte cependant des risques et des difficultés, notamment pour les formations « infra-bac ». Les jeunes mineurs ne sont pas des adultes et sont encore en formation. Il est nécessaire que les employeurs le prennent en considération. Pour ce faire, certains garde-fous pourraient être mis en place au sein des entreprises qui prennent en alternance des jeunes infra ou post-bac dans des métiers souvent difficiles et tendus (hôtellerie restauration, bâtiment …).
Il est parfois difficile de trouver une alternance même si les aides récentes de l’Etat, finalement prorogées en 2022 ont permis le développement du nombre d’apprentis.
Quelques points d'attention
- L’orientation : le passage du statut scolaire à celui d’apprenti devrait toujours se préparer via une sorte de « sas » impliquant les enseignants, les C .I.O. , mais aussi les parents et autres acteurs de l’apprentissage.
- La relation Maître d’apprentissage, CFA, apprenti : la liaison, la communication entre les trois partenaires, les rencontres régulières, sont indispensables et conditionnent la réussite du parcours des apprentis. Les outils disponibles sont nombreux, leur mise en œuvre nécessite cependant une volonté réciproque de s’investir dans leur utilisation et d’y consacrer du temps.
- La place des parents pour les plus jeunes : il nous semble indispensable également d’associer les parents, les familles des apprentis à différents stades du parcours, surtout dans les parcours infra bac pour lesquels les apprentis, encore mineurs, vivent souvent chez leurs parents. Les parents ont un rôle à jouer dans les périodes de doute, de conflits ; leur médiation peut apaiser un différend et éviter une rupture de contrat.
- L’aide pour trouver un stage : des associations d’anciens élèves devraient être systématiquement favorisées.
Patricia Humann
Coordinatrice du pole école, petite enfance, jeunesse à l’UNAF
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