Notre pays, obsédé par l'égalité et la méritocratie républicaine, a l’école la plus inégalitaire de l’OCDE. C’est un fait, attesté par les enquêtes internationales, et ça ne va pas en s’arrangeant.
Que l’école française n’arrive pas à résorber les inégalités qui frappent les élèves et la dépassent : cela peut, partiellement du moins, s’entendre. Le problème est qu’elle tend à les accentuer.
Que faire pour y remédier ?
Il y a 30 ans étaient lancées les politiques de zones d’éducation prioritaire, première tentative de discrimination positive à la française dans le but de donner plus à ceux qui ont le moins. Dispositif peinant à montrer son efficacité, à tel point que certains mauvais esprits en demandèrent le « dépôt de bilan ».
Ces dernières années on a vu, en contre-champ, se développer des politiques « d’égalité des chances » exfiltrant les meilleurs éléments des quartiers populaires, plus soucieuses – en réalité – de la diversification des élites que de la réussite des plus fragiles.
Le précédent ministre de l’Education Nationale avait fait de la lutte contre l’assignation à résidence sociale l’un des enjeux clefs de son mandat et il faut espérer que la Loi de refondation de l’école de 2013 permettra d’avancer en ce sens.
C’est dans cette période particulière pour notre école, au milieu du gué, que nous avons souhaité replacer cette question des inégalités face à la réussite éducative au cœur du débat public dans le cadre de notre 7e Journée du refus de l’échec scolaire.
Plus que jamais, il nous faut avec force réaffirmer notre refus de l’échec des plus fragiles. Nous devons nous en indigner collectivement comme chaque parent le ferait pour ses propres enfants, et nous devons agir.
Oui, nous pensons réellement qu’une école qui fait réussir tous les enfants est possible, des acteurs dans et hors l’école s’y attèlent déjà. Si la France ne fait pas enfin son « Pisa choc », nous continuerons encore longtemps à nous émouvoir tous les 3 ans face aux résultats toujours plus accablants de PISA sans que cela n’empêche les enfants les plus fragiles d’échouer massivement.
Eunice Mangado-Lunetta, directrice déléguée de l'Afev
Crédit photo Olbern13
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