C’est à travers les mots de cinq jeunes mentor·es impliqué·es dans une expérience de Mentorat à distance menée par des alternant·es chez BNP Paribas que le Lab Afev revient ici sur cette expérimentation originale menée sur l’année scolaire passée. L’occasion de revenir sur les avantages du mentorat, en donnant la parole – via un podcast – à des jeunes engagé·es dans ce dispositif.
Comment articuler alternance, études et engagement bénévole pour une cause à fort impact social ? A priori, cette équation pourrait sembler insoluble, à la fois par manque de temps, agendas compliqués à combiner, examens... sans même prendre en compte les inévitables temps de transport. C’est bien conscients de ces contraintes, mais déterminés à offrir à ces étudiant·es l’opportunité de s’engager dans le mentorat, que l’Afev et BNP Paribas ont co-construit et expérimenté un programme de mentorat spécifique sur l’année 2022/2023 : un mentorat à distance, représentant jusqu’à 24 heures dans l’année, pour accompagner des “grands collégien(ne)s” (4e/3e) ou lycéen·nes scolarisé·es dans l’Hexagone ou les Outre-Mer.
Mentorat à distance : de nombreux avantages
L’objectif ? Soutenir ces jeunes dans leur scolarité, les accompagner dans la définition de leur projet afin de les aider à être pleinement acteurs de leur parcours d’orientation. A la fois étudiant·es et jeunes professionnel·les, l’expérience de ces alternant(e)s mentor·es est en effet un atout pour aider leur mentoré·e à se projeter et découvrir le monde professionnel. Or le Mentorat à distance (MAD), dans la mesure où les séances sont réalisables en visioconférence, depuis chez soi, son lieu d’études ou de travail (en accord avec le manager), ne nécessite plus de planifier des heures de transport pour se rendre chez le/la mentoré·e. Ce qui résout déjà une bonne part des problèmes (légitimes) liés à l'agenda déjà très chargé et changeant des alternant·es.
Il permet en outre de créer des liens forts, grâce à des activités ludiques, des discussions autour de la vie personnelle, scolaire et professionnelle, en valorisant réellement les savoirs et compétences des alternant·es – pour qu’ils ou elles puissent accompagner le jeune en fonction de ses demandes. En retour, le ou la mentor·e replonge dans ses années collège ou lycée, apprend ou consolide ses compétences d’écoute, d’analyse, de pratique de l’empathie, de bienveillance (soft skills) ou encore d’organisation personnelle et de synthèse (hard skills). Bonus non négligeable : quand on accompagne un jeune résidant en Outre-mer, le voyage est mutuel et instantané !
La parole aux mentor·es !
Toutes ces assertions ne sont pas que théoriques ! Ce n’est en effet pas seulement les salariés de l’Afev qui l’affirment, mais bel et bien les alternant·es eux- et elles-mêmes. Ainsi, en juin dernier, l’association a fêté avec les alternant·es de BNP Paribas la réalisation de la première année de cette expérimentation de Mentorat à distance. A cette occasion, cinq d’entre eux - Luiza, Léa, Aboubakry, Beaudouin et Abby - ont pu partager leur témoignage par le biais d’un podcast. Dans celui-ci, ils reviennent sur les raisons qui les ont poussés à s’engager pour l’association, déclinent leurs conseils pour tou·tes les alternant·es, et précisent tour à tour ce que le mentorat leur a apporté.
Présentés par Alexiane Terrochaire-Barbançon, à l’époque Responsable Nationale du Mentorat à Distance à l’Afev, ces échanges leur ont donné l’occasion de revenir sur ce qui a marqué leur expérience. A l’instar de Léa, qui a choisi de "mentorer" une jeune en Terminale – « une année-charnière, avec Parcoursup que moi j’ai vécu il n’y a que quelques années. » Ce qui lui a notamment permis, « dans la mesure où ils ont beaucoup d’oraux, de lui apprendre à s’exprimer devant un jury », et « de l’accompagner au niveau de l’orientation. »
Luiza, étudiante internationale originaire du Brésil, et Aboubakry ont également suivi, dans le cadre du MAD, des élèves de Terminale. Ce dernier a expliqué que sa mentorée « voulait s’engager dans l’armée, alors qu’elle passait le bac cette année. Elle n’arrivait pas à faire comprendre cela à ses parents, alors on a fait appel à moi pour l’aider à reprendre confiance en elle » Qui plus est, « elle pratique régulièrement le sport, et moi aussi » - ce qui a d’emblée facilité leur relation, d’où l’importance d’un bon "matching". De son côté, Beaudoin a accompagné un jeune qui passait le brevet, et Abby une autre en seconde générale, « arrivée d’Algérie en France il y a deux ans avec sa famille. »
Des retours d’expérience enthousiastes
Comme il en témoigne, Beaudoin s’est senti « heureux » quand son mentoré « lui a dit qu’il aimait bien le mentorat, et qu’il avait hâte d’être à la prochaine séance. » C’était selon lui « la preuve qu’on sert vraiment à quelque chose : ça touche les jeunes, et c’est vraiment une entraide. » Abby, quant à elle, estime que les mentors sont « des guides et des soutiens pour ces jeunes – soutiens parce qu’ils sont face à des difficultés scolaires » ; et guides « parce qu’en tant que mentors nous avons la chance de leur apporter notre expertise et notre expérience, avec un pied dans le monde du travail et un pied dans le monde scolaire. »
« Le mentorat, poursuit-elle, est bien plus qu’une simple aide aux devoirs. Ces jeunes sont en quête de confiance, ont besoin de motivation donc, en les encourageant, nous les aidons à découvrir leur potentiel et à reprendre confiance. » Concernant Léa, elle a pu « constater qu’il était très important de déployer ce type de programmes », même s’il faut « jongler entre l’école et l’entreprise, ce qui nécessite déjà une bonne organisation. » Enfin, plus globalement, les mentor·es interrogés se sont accordés pour donner un conseil simple à leurs pairs futurs : « Foncez, foncez, foncez ; c’est une bonne expérience ! »
Alexiane Terrochaire–Barbançon / François Perrin
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