L’Union européenne s’est construite sur une volonté économique et politique. Des programmes européens ont structuré progressivement des pans entiers de nos politiques publiques tels que la recherche ou l'agriculture. La chute du Mur de Berlin et l’élargissement aux pays de l’Est ont participé pleinement, en leur temps, à créé une dynamique européenne forte, un espoir de paix durable, auquel de nombreux citoyens se sont identifiés. Nous ne sommes plus dans ce moment et l’Union européenne est confrontée à des replis nationaux et à un conflit militaire à ses portes.
Dans ce contexte, il nous semble indispensable de redonner, malgré tout, des perspectives et même de retrouver de l’enthousiasme pour le projet européen. L’engagement des jeunes et plus globalement l’Europe de la citoyenneté pourrait ainsi devenir un nouveau pilier de la construction européenne. Notre association qui mobilise des jeunes en Europe dans des programmes de solidarité en est convaincue.
1. Faciliter l'émergence d’associations européennes
Les associations doivent pouvoir développer beaucoup plus facilement leur action hors de leur pays d’origine. C’est à la fois un puissant levier de création d’une citoyenneté européenne et un outil de transformation sociale. L’Union européenne doit accompagner et soutenir l'émergence et la structuration d'associations à périmètre d’action européen.
2. Mettre en œuvre un réseau de colocations étudiantes à vocation citoyenne
Dans plusieurs pays européens se développent des systèmes de colocation étudiante qui croisent logement abordable et engagement citoyen. Cette formule solidaire en matière de logement répond à un enjeu clé pour les jeunes en formation. Elle pourrait être soutenue et mise en réseau pour y intégrer les mobilités européennes des jeunes.
3. Généraliser, dans les cursus universitaires, la reconnaissance de l’engagement solidaire des étudiants
Le système LMD mis en place en 2004 unifie l’enseignement supérieur européen. Celui-ci doit maintenant intégrer une reconnaissance systématique de l’engagement des étudiants et des compétences transversales acquises grâce à cet engagement. Plus globalement, le rôle des universités en matière d’engagement solidaire (Civic Universities) doit être soutenu.
4. Créer une politique européenne du mentorat
Le mentorat se développe partout en Europe. C’est un élan citoyen puissant qui permet à des centaines de milliers de bénévoles européens d'accompagner des jeunes en difficulté dans leur parcours scolaire ou d’insertion. Mettre en place une politique de soutien au mentorat à l’échelle européenne, c'est à la fois soutenir cet engagement, favoriser le lien social et lutter efficacement contre les inégalités de parcours. Le mentorat en direction des jeunes nouvellement arrivés sur le territoire pourrait constituer un axe fort de cette politique européenne du mentorat.
5. Renforcer la démocratisation d’Erasmus
Poursuivre une partie de son cursus de formation dans un autre pays européen est une opportunité forte pour les jeunes. Dans un rapport à l’Europe trop souvent marqué socialement, généraliser l’accès au programme Erasmus doit être une priorité, qui obligera à une réflexion sur les aides financières, la question des publics les plus éloignés…
6. Développer un Service Civique Européen
Autour de trois grands défis : le lien social, les inégalités éducatives et le développement durable. Fort des expériences réussies en matière de volontariat dans différents pays, le développement du Service Civique Européen est un cadre très efficace pour croiser engagement solidaire des jeunes, citoyenneté européenne et impact sociétal.
Partager cet article