A Vaulx-en-Velin, partenariat ENTPE/Afev : "Sortir les étudiants de leur zone de confort"

Le 17 décembre 2018, l'Afev Grand Lyon signait avec l’École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE), implantée à Vaulx-en-Velin (69), une convention d'une durée de un an renouvelable, afin de « concrétiser la responsabilité sociétale de l'établissement en s'appuyant sur l'engagement citoyen de ses étudiants » (source : www.entpe.fr). Une convention globale, notamment axée sur le développement local des Kolocations à projets solidaires (KAPS), mises en place avec le bailleur social Est Métropole Habitat (EMH). L'ENTPE, implantée à Vaux-en-Velin depuis les années 70, forme des ingénieurs appelés à travailler dans tous les domaines liés au territoire (de l'équipement au bâtiment, en passant par le génie civil, les infrastructures et réseaux) comme à son fonctionnement (urbanisme, aménagement, transports, mobilité). Interrogé sur la convention signée avec l'Afev, son directeur, Jean-Baptiste Lesort, parle d'un partenariat « doublement important : d'abord parce que nous favorisons l'engagement étudiant, et par ailleurs parce qu'à travers ce partenariat avec l'Afev, nous promouvons l'engagement des étudiants sur le territoire de Vaulx-en-Velin, avec les habitants, dans le cadre de colocations solidaires ou d'actions d'animation. » Incarnation de cette double volonté, l'étudiante-ingénieure Nina Fasse s'est d'ailleurs d'ores et déjà engagée dans le projet Kaps de l'Afev, ce qui a donné lieu à un dossier « au titre de l'engagement étudiant » - l'ENTPE ayant pour la première année décidé de recourir au dispositif de l'enseignement supérieur visant à « reconnaître dans le cursus académique un engagement associatif, bénévole. »  Selon Jean-Baptiste Lesort, ses étudiants ont en effet tout à gagner à s'inscrire dans une démarche de bénévolat associatif : « Cela valorise la curiosité, une idée d'engagement auprès des autres, mais aussi la capacité à mener des projets en dehors de sa zone de confort, à travailler avec des populations avec lesquelles on n'est pas forcément familier. Tout ceci permet d'enrichir à la fois leur personnalité et leur "professionnalité", telle qu'ils auront à la mettre en œuvre dans le cadre de leur futur métier. » Une idée également soutenue par Stéphane Gomez, Adjoint à la Maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, délégué à la politique de la ville, à l'urbanisme, aux déplacements urbains, aux grandes écoles et à l'économie, qui estime « qu'il est fondamental que l'ENTPE ne soit pas simplement une belle école, mais une école en relation avec le reste de sa ville d'implantation. » Et ce, à deux niveaux : « en tant qu'institution, bien sûr, mais aussi à travers ses étudiants, le temps de leur passage sur le campus. » Pour lui, il importe que ces derniers ne se considèrent pas eux-mêmes comme « simplement des étudiants à Vaulx-en-Velin, mais des étudiants DE Vaulx-en-Velin, qui ont vocation à participer à la vie civique, au sens large, de la commune. » Or, poursuit-il, « l'Afev, grâce à son projet Kaps, amène justement cette liaison, cette mobilisation des jeunes par d'autres jeunes, permet aux étudiants d'investir leur territoire non pas de manière verticale (des jeunes qui sauraient tout et devraient "montrer le chemin" à une population défavorisée) mais en tant qu'habitants citoyens de leur quartier, de leur ville. » Sylvie Lairé, adjointe de territoire chez Est Métropole Habitat (EMH), connaît aussi très bien l'ENTPE, dont de nombreux étudiants (y compris internationaux) occupent la part vaudaise des 1200 logements dédiés par ce bailleur social aux jeunes sur tout son territoire. Depuis 2012 et le lancement avec l'Afev de Kaps dans les quartiers des Buers puis du Tonkin à Villeurbanne, EMH a aussi renforcé ses liens avec l'association. Dans ce cadre, la signature de la convention, notamment à destination des trois Kaps implantés depuis 2015 sur Vaulx-en-Velin, constitue pour elle aussi une excellente nouvelle : « Les Kaps permettent aux étudiants de participer à la vie des quartiers, de créer des projets et d'aller à la rencontre des habitants, ceci afin que ces derniers puissent participer à la vie de leurs logements, une ambition profondément ancrée chez EMH. » Ainsi, à ce titre, « nous sommes toujours preneurs de projets qui nous aident à animer les résidences, comme ces Kapseurs qui organisent des ateliers, des promenades à vélo », et tout un éventail d'activités susceptibles de fluidifier les relations entre étudiants « de passage » et habitants très implantés. François Perrin  

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