UNAF : "Multiplier les passerelles, réaffirmer le rôle des parents, développer l’alternance, etc."

Positions de l’Union nationale des associations familiales (UNAF) sur l’orientation dès le collège. Contribution à la 11e édition de la Journée du refus de l’échec scolaire.

Parcours et passerelles

L’UNAF considère l’orientation comme un véritable parcours, avec des étapes certes, mais qui doit s’inscrire dans la durée. Des passerelles doivent donc se multiplier entre les différentes filières afin de permettre les réorientations. Ces passerelles devraient par ailleurs permettre aux jeunes d’aller aussi loin que possible dans leurs études, quel que soit leur choix initial. Ainsi l’orientation pourra être dédramatisée et aucune formation choisie ne sera une « voie sans issue ». Ce serait aussi un moyen de lutter contre le décrochage scolaire dont l’une des principales raisons est l’orientation subie.

Accompagnement : réaffirmer le rôle des parents

Lors de ce parcours d’orientation, les jeunes ont besoin d’être accompagnés afin de mieux se connaître, d’apprendre à faire des choix, d’appréhender les formations, les métiers, le monde professionnel. L’UNAF considère que pour cet accompagnement dans la durée, les parents jouent un rôle essentiel. C’est vers eux que les jeunes se tournent souvent en priorité, lorsqu’ils sont confrontés à des difficultés ou tout simplement pour un échange, une aide à la réflexion. Les parents sont donc à associer étroitement à toute action d’information et de guidage des jeunes dans leurs parcours d’orientation. Au collège notamment, il paraît essentiel d’informer directement les parents et suffisamment tôt pour qu’ils puissent réagir face à divers obstacles rencontrés : niveau scolaire insuffisant pour telle orientation souhaitée par leur enfant, peu de places dans les écoles choisies dans le département, recherche d’une entreprise pour l’apprentissage, etc. Des solutions pourront ainsi être trouvées en concertation jeune / Education nationale / parents, pour éviter l’orientation d’un jeune vers un choix à l’opposé de son choix initial, par exemple pour favoriser la mobilité des jeunes. Pour ne pas être soumis à l’urgence, une réflexion sur le calendrier de la « fiche navette » de dialogue école/famille devrait par ailleurs être menée par l’éducation nationale. Les parents et les familles d’un territoire peuvent d’ailleurs constituer des « partenaires » pour des témoignages de professionnels, des visites d’entreprises, des stages de découverte… A ce titre l’expérimentation du choix d’orientation laissé à la famille qui a eu lieu entre 2013 et 2018 serait à généraliser, car elle a montré son efficacité pour informer, mobiliser et impliquer les familles.

Développer la connaissance de soi, l’estime de soi et l’éducation au choix

Il serait nécessaire de mettre l’accent sur le développement de la connaissance de soi et de l’estime de soi et sur l’évaluation des compétences, aptitudes, motivations sans se limiter aux seuls résultats scolaires. Cette approche « humaniste » est d’ailleurs largement prise en compte par les professionnels de l’orientation « adulte ». Instaurer une véritable éducation au choix au collège (à l’image de l’approche « orientante » développée au Québec) et ceci dès le début de l’entrée en 6ème, pratiquée par des enseignants volontaires, en association avec les conseillers psychologues serait une piste. Il faut pour cela qu’il y ait un nombre suffisant d’heures obligatoirement dédiées à l’orientation dans l’emploi du temps des élèves (et non une option dans les heures de « vie de classe »).

Développer les liens avec le monde professionnel

L’orientation est souvent déterminée par des rencontres avec des adultes de l’entourage du jeune. C’est dans la qualité du dialogue que va s’enraciner le choix. Il faut donner la possibilité au jeune d’approcher au plus près ce que vivent réellement les professionnels. On note aussi un fort impact des étudiants et des jeunes professionnels auprès des adolescents : il y aurait donc intérêt de multiplier les témoignages de ces jeunes « plus âgés » récemment insérés sur le marché de l’emploi.

Développer l’alternance

L’UNAF considère que les filières de formation alternée, sous toutes ses formes, doivent être développées, tout en renforçant l’accompagnement des jeunes pour trouver l’entreprise d’accueil.   --       Photo by Element5 Digital on Unsplash

Partager cet article