Louise, 28 ans, parisienne et mentor de Morgane depuis quatre ans pour Chemins d’avenirs : « Ce n’était pas compliqué, il fallait juste décider de le faire : aider des élèves a révéler leurs talents. Le mentorat demande davantage d’empathie que de compétences spécifiques. »
Lorsqu’elle était à l’ESSEC, Louise était parfois gênée par l’ambiance des associations étudiantes : « Il fallait toujours être dans la séduction, et moi je suis une fille entière, avec un caractère fort. Je n’ai pas réussi à trouver vraiment ma place à l’époque. » Et puis il y a quatre ans, les choses ont changé quand Valentine, une amie de promo, co-fonde Chemins d’avenirs. « L’association cherchait des marraines et des parrains pour démarrer, se souvient Louise. La façon dont Valentine a présenté les choses m’a beaucoup inspirée et j’ai décidé de l’aider. »
Louise se voit confier Morgane, inscrite en Première S à Moulins (Allier). Immédiatement, elle constate que Morgane est une excellente élève aux très nombreux talents, engagée dans plusieurs activités extra-scolaires, mais que les conditions dans lesquelles elle vit ne lui ouvrent pas toutes les perspectives qu’elle pourrait espérer. « C’est Morgane qui m’a fait prendre conscience de cette réalité, la France en silos. Moi, qui ai grandi dans un milieu bourgeois à Neuilly-sur-Seine ». Chez Morgane, il y a peu de moyens, l’argent est un souci permanent, mais il y a la motivation et l’envie. « Au début, on échangeait régulièrement par Skype, puis on a pris l’habitude de s’appeler entre les séances, juste pour discuter. Morgane avait envie de papoter, elle avait besoin de faire avancer ses projets pour comprendre comment elle pourrait devenir criminologue. Elle rêvait de quitter la maison. »
La relation a dépassé le temps de la scolarité et désormais Louise et Morgane prennent soin l’une de l’autre. La jeune fille a passé son bac, quitté sa ville et suit désormais une licence en psychologie à Lille, tandis que Louise a créé son entreprise dans le secteur de la communication et remboursé l’emprunt qu’elle avait contracté pour financer sa scolarité à l’ESSEC. Louise explique qu’elle analyse les choses avec davantage de recul. La citoyenneté et la bienveillance sont des valeurs qui lui tiennent à cœur. « Chaque progrès pour un jeune est une petite victoire. Moi qui ai eu la chance d’être toujours coachée par mes parents, je veux partager ce petit surplus. Avec Chemins d’avenirs, je me sens à ma juste place, l’Association ne demande rien d’autre que d’être soi-même pour accompagner ces jeunes talentueux et motivés. On trouvera toujours des jeunes à aider, ce qu’il manque ce sont les bénévoles ».
#MoisduMentorat
Un témoignage recueilli par Sylvia Tabet
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