ROCLD : "Accompagner les élèves en difficulté scolaire"

Contribution à la Journée du refus de l’échec scolaire 2019 Pour en savoir plus : refusechecscolaire.org Plantons le décor : le Regroupement des Organismes Communautaires de Lutte au Décrochage (ROCLD) favorise la concertation et les échanges entre une soixantained’organismes œuvrant à refuser l’échec scolaire. En outre, le ROCLD assure une représentationde ses membres auprès des instances décisionnelles et soutient les groupes dans le maintien et la consolidation de leurs activités. Ajoutons que le regroupement a été fondé en 1996 et c’estfort de cette expérience que nous nous associons à l’AFEV pour marquer la Journée du refus del’échec scolaire et donc, parler « accompagnement » des jeunes. Bien. De leur côté, les enfants, les jeunes ne sont pas tous à égalité face à ces questions ô combien épineuses de l’éducation, de l’accès au savoir, de leur devenir. Qu’on se rappelle nous autres mêmes, comment c’était difficile, et quelles représentations nous nous faisions del’école, des devoirs, des maudites leçons. Les organismes de lutte au décrochage (OCLD) agissent sur tous les fronts pour soutenir celles et ceux qui ne parviennent pas à trouver matièreà s’épanouir dans les rangs de l’école publique québécoise. Ça demande parfois d’agir avant, d’être présent au moment crucial et ensuite, accueillir la demande. Tout part de là, de cette fonction d’accueil sur laquelle va s’organiser tout un dispositif d’accompagnement – le mot est lâché – véritable filet de sécurité autour de l’enfant, du jeune. Parce qu’ils mettent le jeune au centre de leur intervention, les OCLD gravitent autour en interrogeant toutes les sphères de sa vie. L’accompagnement individuel (accompagner avec una privatif ?) voire collectif dans certains cas, participe donc d’une approche globale considérant les parents, la famille, le milieu, la communauté et dans ce cas, l’aide au devoir n’est qu’unprétexte à tout le reste. Il est important de défricher ce qui entrave au bien être, à la reconnaissance de soi, à l’émergence d’un individu. Il est essentiel de prendre le temps, de mettre l’accent sur l’estime de soi et activer les rouages de la motivation, la motiv’action. Parce que voilà, les jeunes souffrent et souffrent de plus en plus tôt. Anxiété, dépression, diverstroubles d’hyperactivité et de manque d’attention dont les réponses médicamenteuses nousfont craindre une escalade, que dis-je, le mal est fait, une main mise du côté (obscur) de l’industrie pharmaceutique. Pour notre part, dans accompagnement, nous entendons compagnie. Qu’on se retrouve enbonne compagnie comme on dit au Québec, ce qui veut dire ce que ça veut bien dire quand on est heureux d’être bien entouré et c’est justement là que s’appuie tout le bien fondé de l’actiondes OCLD. La rencontre ainsi posée devient prétexte à autre chose de plus grand que soit, deplus important que soi, intervenant.e.s, bénévoles, tuteurs et tutrices face à l’enfant, face au jeune, face à l’adulte décrocheur, encore en train de se chercher, de défricher ses repères poursaisir au sens le plus fort sa place dans l’école. Dans accompagner, il y a l’idée de compagnon, voire du compagnonnage, de prendre acte ensemble d’un chemin à parcourir et d’en fixerlentement mais sûrement les étapes pour atteindre le but que s’est fixé le jeune, l’enfant. Il y aégalement le fait de soutenir et celui d’être présent avant (autant que faire se peut – d’où ce travail colossal de prévention dans lequel s’inscrivent les OCLD). L’idée de rester avec lui, de luilaisser une grande marge pour qu’il ou bien qu’elle prenne conscience de cette marge et se repère mieux sur la page. Ainsi, nous agissons pour que TOUS les jeunes aient une éducation décente, que TOUS les jeunes parviennent à s’accompagner eux-autres mêmes, c’est-à-dire à sortir, à leur manière, duclivage bon ou mauvais, de l’arithmétique binaire de la persévérance et de la réussite scolaire pour s’épanouir dans un monde sans A, non aristotélicien : le monde du Ᾱ. Stéphane Petit ROCLD   Lire aussi :

Partager cet article