A l’initiative du ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, une journée de réflexion a été organisée, le 18 décembre dernier, au Centre international d’études pédagogiques de Sèvres, sur le thème : l’Europe de l’enseignement supérieur, ses enjeux pour les étudiants et les établissements.
A cette occasion plusieurs institutions tels que la Conférence des Présidents d’Universités, la Conférence des Grandes Ecoles, Erasmus +, l’Association des Villes Universitaires de France, Campus France, l’Afev… ont réaffirmé leur attachement à la construction d’un espace européen de l’enseignement supérieur.
Cette rencontre se situait en amont de la Conférence ministérielle du processus de Bologne organisée à Paris les 23, 24 et 25 mai prochain.
Plusieurs intervenants ont pointés l’enjeu de cet évènement, pour la communauté de l’enseignement supérieur. Cet intérêt a été, notamment, relayée par Andrée Sursock, Senior Adviser de l’Association Européenne des universités, www.eua.be. Dans un contexte d’augmentation des inégalités et d’élévation du niveau de formation au sein de l’Union européenne, elle a indiquée que l’enseignement supérieur avait une responsabilité sociale à faire valoir.
Ainsi, l’impératif de solidarité, l’emprise croissante de la société de la connaissance, la résurgence des populismes alimentés par les replis nationaux sont autant de sujets vis-à-vis desquels l’éducation doit apporter des réponses à l’échelle européenne. Elle a appuyé sa démonstration en présentant une enquête réalisée par la fondation Bertelsmann Stiftung auprès de 17 000 jeunes autrichiens, tchèques, allemands, hongrois, polonais et slovaques de 15 à 24 ans.
La lecture attentive de cette consultation démontre un véritable enthousiasme pour l’Europe de la part de cette génération qui tranche avec le scepticisme de leurs ainés.
En effet, 77% jugent positif l’appartenance de leur pays à l’union européenne, 78% considère que cette adhésion contribue à la coexistence pacifique entre les nations, 62% qu’elle constitue une opportunité pour étudier à l’étranger et 66% la possibilité de vivre et de travailler dans un autre pays.
Concernant le rôle social que doit jouer les établissements d’enseignement supérieur et la pertinence de favoriser l’engagement des étudiants, là encore les chiffres parlent d’eux même.
88% sont favorables à un engagement civique ou social pendant leur période d’études, 74% souhaitent qu’il soit intégré à leur cursus et 54% que cette implication soit reconnue formellement dans le cadre d’ECTS.
Ceci démontre une véritable disponibilité de la jeunesse étudiante européenne pour favoriser la mobilité et participer à des actions de solidarité.
Caroline Sundberg, vice-présidente de l’Union des Etudiants Européens a renforcé cette conviction à travers une présentation de son organisation. Elle a indiqué la volonté de l’European Students’ Union de s’engager pleinement dans cette nouvelle étape qui s’ouvre.
La contribution de Pauline Ravinet, responsable du Master 2, European Union Policies and Project Management à l’université de Lille, CERAPS, a permis de rappeler les fondements historiques du processus de Bologne à travers une formulation de la vision de l’Espace Européen d’Enseignement Supérieur tel qu’il était imaginé en 1998.
L’ensemble de ces apports ont constitués un riche préambule à des échanges qui se sont poursuivis en ateliers autour de plusieurs thématiques tels qu’ « être un étudiant européen aujourd’hui et demain », « travailler en Europe actuellement et dans le futur », « la mobilité en Europe », « l’Europe de l’enseignement supérieur dans la mondialisation » et « la création d’universités européennes ».
Des engagés de l’Afev ont participé à ces travaux, témoignant ainsi de notre attachement à la construction européenne et de notre volonté d’y apporter notre contribution.
Nous sommes convaincus que la création d’un espace d’enseignement supérieur à l’échelle de l’Union européenne offre la possibilité de conjuguer engagement étudiant et solidarité.
Ainsi, nous proposons la création d’un réseau d’universités partenaires, en relation avec des plates-formes associatives qui favoriseront l’engagement social et citoyen d’étudiants en mobilités pour suivre leurs études dans un pays européen.
Ce projet pourrait permettre une reconnaissance pédagogique dans les cursus.
Une belle manière de donner une dimension solidaire à la mobilité !
Jérôme Sturla, Afev
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