Les étudiants plébiscitent la nature dans la ville

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A l’heure où la ville du futur interroge bon nombre de décideurs publics, l’ESSEC Business School a interrogé 1 000 jeunes représentatifs des étudiants post-bac en France. L’enquête sur les étudiants et la ville de demain, sous titrée "Ville durable, ville intelligente, à quoi aspirent les étudiants pour demain ?" est riche d’enseignements sur leur perception des atouts qui rendront attractive une ville dans le futur. Le désir d’habiter dans une « ville-monde », Paris, New-York, Londres… s’exprime à travers l’image de modernité, des ressources culturelles et des opportunités professionnelles que renvoient ces ensembles urbains qui rayonnent à l’échelle internationale. Les métropoles françaises qui tirent leurs épingles du jeu se caractérisent par une attention particulière donnée par les décideurs locaux à la qualité et au cadre de vie. Ainsi, les étudiants citent Lyon, Bordeaux, Montpellier, Toulouse…

 

 

Une ville intelligente, une ville environnementale

Ce constat est renforcé par leur définition de la « ville intelligente ». Avant de mentionner l’usage des technologies numériques ou la qualité des transports en commun et de leurs dessertes, ils plébiscitent les espaces verts et les ilots de nature. Une ville intelligente où ils souhaitent vivre est, selon les étudiants, d’abord une ville environnementale. Ceci laisse à penser que les problématiques liées au développement durable font leur chemin et sont de plus en plus intégrées par les nouvelles générations. Lorsque l’on évoque leur lieu d’habitation la proximité de transports en commun est un critère déterminant. Le contenu de cette enquête nous renvoie à la lecture d’un livre d’Yves Chalas, écrit en 2011, intitulé « L’invention de la ville-nature contemporaine ». Dans cet ouvrage qui aborde la question des nouveaux rapports entre la ville et la nature, l’auteur identifie cinq concepts clefs permettant de les caractériser : l’interpénétration (entre ville et nature), la centralité (la nature comme élément de nouvelles centralités urbaines), la sensorialité (demande sociale pratiquée et vécue avec l’ensemble des sens corporels), la monumentalité (la nature comme nouvelle monumentalité urbaine), et enfin le "vide structurant" (les espaces naturels non bâtis centraux ou périphériques structurant l’urbanisation au même titre que les espaces bâtis ou les équipements). Ces représentations renvoyées par les étudiants dans cette enquête ESSEC confortent cette vision de la ville contemporaine, avec la nature qui fait désormais partie de la nouvelle réalité urbaine.

Jérôme Sturla

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