Le parcours d’Ahmed Sylla ahmed-sylla.fr illustre à merveille le rôle qu’il incarne dans la comédie de l’année « L’Ascension ». Loin de subir les conditions sociales et l’environnement urbain d’un quartier populaire de la banlieue nantaise, le jeune comédien a su forcer le destin en cultivant sa seconde nature : l’humour.
Dans une période où la morosité tutoie souvent l’inquiétude, son amour pour la comédie défie les pesanteurs du moment.
Son personnage est source d’espoir pour une jeunesse métissée, multiculturelle qui, contrairement aux clichés trop souvent répandus, est généreuse et terriblement créative.
La diversité de ses influences artistiques, Louis de Funès, Eddy Murphy ou Jim Carrey, démontre que l’esprit d’ouverture ne dilue pas l’identité d’un individu mais l’enrichit en permanence. Décomplexé et franchement optimiste, Ahmed rêve à présent de tourner un jour avec l'acteur américain Denzel Washington (alors, Denzel, si tu lis cet article : fonce !)
https://youtu.be/XfdIzKkJsIo?list=PLA-bg7xVdRj32NYM94Z4edk5A-KqCmHFX
Depuis la découverte du théâtre au centre aéré municipal, et ses premières prestations théâtrales lycéennes, sa carrière s'est construite pas à pas, à coup de stand-up et de festivals d'humour, puis de shows télévisés : jusqu'à ce premier rôle, des petits pas qui l'ont propulsé finalement en haut de l'affiche, à l’image de son personnage, Samy qui gravit le sommet de l’Everest.
L'habit de comédien et d'humoriste permet à Ahmed Sylla de dénoncer l'air de rien les dérives de notre société. Face au repli sur soi et au rejet de l’autre, il affiche une fausse légèreté qui témoigne d’une volonté farouche de donner corps à ses ambitions.
Moins idéologique, plus pragmatique sans doute que d'autres humoristes "engagés", Ahmed et ses 27 ans tout frais représente parfaitement sa génération et une nouvelle génération d’acteurs pour qui la comédie est d'abord humaine.
Emmanuelle Soler et Jérôme Sturla
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