En juillet dernier était remises au Ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche les conclusions de la concertation pour l’élaboration d’un Plan national de vie étudiante (PNVE). Un document proposant des dizaines de pistes de réflexion pour repenser entièrement le quotidien sur – et autour – des campus universitaires, et qui revêt un caractère tout particulier depuis les derniers événements.
(...) Les 35 mesures finalement adoptées ont ainsi découlé des échanges au sein de quatre groupes de travail – démarches administratives et accès aux droits, conditions de vie et d’étude, santé des étudiants, dynamisation de la vie de campus et de l’engagement des étudiants.
Le président de l’université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) et de la commission « vie de l’étudiant et questions sociales » de la Conférences des présidents d’Université, Gilles Baillat, était l’animateur du quatrième groupe.
(…) Si l’on peut regretter l’abandon de pistes comme les mesures 44 (« Investir dans les infrastructures centrées sur la vie de campus, en répondant notamment à l’appel à projet prévu dans le cadre du Fonds européens d’investissement stratégiques »), ou 54 (« Enrichir le dossier d’accréditation des établissements d’un volet dédié à la vie étudiante et des campus »), trois autres notamment, portées par l’Afev, ont été intégrées dans le texte : la valorisation et la reconnaissance dans les formations de l’engagement étudiant, la facilitation du parcours et la protection des étudiants qui s’engagent, et le développement du service civique dans l’enseignement supérieur. « Il faut redonner de la valeur à l’engagement, confie Gilles Baillat, et faire accepter le fait que l’étudiant n’est pas qu’un usager des formations qu’on lui dispense, mais un individu qui se construit une expérience de vie : par ses études, bien sûr, mais aussi grâce à toutes les activités qu’il pratique au même moment. Les trois propositions de l’Afev n’ont d’ailleurs pas fait l’objet de débats contradictoires au sein du groupe. » (…) Le futur Grand Campus de Reims s’installe en effet dans un quartier réputé difficile – « Moins sensible qu’ailleurs, précise Gilles Baillat, mais c’est tout de même là qu’habitaient les frères Kouachi... » -, il faut donc multiplier les « apprivoisements mutuels » : en plus d’initiatives comme celles menées par l’Afev depuis des années dans ces quartiers, le président de l’URCA indique « des choses à développer dans le domaine du sport, des équipements universitaires mutualisés avec les collectivités – des équipements partagés, qui devraient participer au brassage social », ou encore l’idée de rendre le futur centre de soins du campus « accessible à la population environnante. » Sans oublier, bien sûr, « d’ "universitariser", en quelque sorte, l’environnement immédiat, par exemple à travers les Kaps, et une politique d’habitat étudiant au cœur des quartiers », et de mener un travail de fond sur les représentations mutuelles de la population étudiante et de celle qui ne l’est pas. « Ce n’est d’ailleurs pas pour rien, conclut Gilles Baillat, que nous avons préféré, à d’autres thèmes importants, pour le colloque de la CPU en mai prochain, celui de la vie de campus. La prise de conscience est réelle, les idées sont vivantes, en progression : reste à les traduire dans les faits. »Retrouvez l’article complet de François Perrin dans le n° 108 d’U&T, p 11
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