Contribution à la Journée du refus de l’échec scolaire 2019
Pour en savoir plus : refusechecscolaire.org
Face à un monde incertain, changeant, le rôle de l’Ecole ne cesse d’être réaffirmé, encensé comme barrière à toutes les difficultés sociales et sociétales. Pourtant ces débats ne sont pas sans nous rappeler la poule et l’œuf. Qui de l’école ou de la société influence l’autre ? Notre élite est-elle le produit d’une école qui formate et reproduit, ou la simple résultante d’une société dans laquelle la mobilité sociale diminue ? Il est intolérable de voir aujourd'hui que l'École reproduit non seulement les inégalités sociales et territoriales, mais qu’elle les aggrave et les transforme en inégalités scolaires. C’est bien contrecela qu’il faut lutter. Faire réussir chaque élève pour donner à tous la possibilité de construire sonpropre parcours de vie et prendre sa place de citoyen dans la société de demain.
L’école se doit de jouer son rôle social, sans jamais oublier qu’elle n’est pas hors sol. Elle se doit ainside prendre en compte les élèves dans leur diversité, afin de leur permettre d’être maîtres de leurs choix et acteurs de leur vie. Un élève reste avant tout un enfant, un adolescent dans ses murs, commeil l’est au dehors, dans sa famille, dans son quartier, au terrain de sport ou dans la rue. Pour la FCPE, Ils’agit bien de défendre les droits élémentaires des enfants, des élèves pour donner à chacun d’entreeux des perspectives d’avenir.
Personnaliser l’accompagnement
Il existe des établissements où l’infirmerie est fermée, où le service social ne pourra tenir qu’une permanence d’une heure par semaine, où les accompagnements personnalisés comme l’aide aux devoirs sont proposés uniquement sur l’heure du déjeuner, où les parents ne peuvent pas accompagner leurs enfants devant la porte de la classe de moyenne section... D’autres encore où lesenfants ne peuvent pas être acceptés à la cantine, où il manque des assistants d’éducation, des AESH... Ce sont autant d’enfants ou de jeunes qui n’auront pas la possibilité d’avoir un temps d’échange avecdes adultes. Etre écouté, pouvoir parler comme ne rien dire, échanger, être compris sont des droitscomme des besoins essentiels de l’enfant ou l’adolescent dans sa construction personnelle, scolaire comme citoyenne. Le bien-être, physique, mental et social des élèves est ainsi une condition d’égalitéet de réussite scolaire. Un enfant qui souffre moralement, physiquement ou socialement doit pouvoir être accompagné et avant cela, identifié, repéré par un ou plusieurs adultes référents. C’est bien la multiplicité des adultes dans et hors l’école et des échanges entre eux qui permettra un accompagnement bienveillant et qui contribuera à la prise d’autonomie de l’enfant, à le laisser toujours plus être acteur de son parcours scolaire. Des adultes conscients de leurs responsabilités éducatives, et qui sont en capacité d’accompagner les enfants et les jeunes dans cet apprentissage. Un accompagnement qui nécessite pour eux de se former, d’analyser leurs pratiques, de travailler enéquipe.Accompagner le développement des compétences psycho sociales des enfants
Dans leurs apprentissages, les élèves ont besoin d’être évalués précisément pour se repérer dans leursprogressions. Mais ils ont besoin, avant tout, d’être encouragés, de savoir qu’ils peuvent se tromper,recommencer, comprendre. Ils ont besoin d’identifier les compétences qui sont acquises et celles qui ne le sont pas encore. En revanche, ils n’ont absolument pas besoin de se comparer entre eux, d’êtreen compétition les uns avec les autres. La FCPE défend depuis longtemps la suppression des noteschiffrées car nous pensons qu’elle dérive forcément vers les moyennes, les moyennes de moyennes,les classements et la compétition au lieu de se centrer sur les progressions et les besoins de chaque élève. La note met l'accent sur ce que l'élève ne maîtrise pas. Une mauvaise note induit de la démotivation notamment chez les élèves « moyens » comme chez ceux qui font beaucoup d'efforts.
FCPE-Septembre 2019 – Contribution pour la Journée Contre l’Echec Scolaire
Le smiley, beaucoup utilisé en cycle 1, induit dans sa lecture chez l’enfant une dimension affective deson travail. « Le maître est content de moi », « la maîtresse n’est pas contente de moi ». Pourtant,d'autres méthodes d’évaluations existent, basées sur la confiance dans la capacité à réussir de tous lesenfants, sur leur accompagnement, sur une personnalisation des parcours, sans note, sans redoublement. Une évaluation dont l’élève est acteur, qui a un sens pour lui et qui stimule sa motivation et intègre les notions de progrès et de compétences transversales, doit être développée. L’accompagnement à l’autoévaluation par les élèves réinvente la relation enseignant/éducateur- apprenant dans sa dimension éducative et pédagogique.
L’enjeu des compétences psychosociales est le fondement d’une culture valorisante, qui place l’enfant au cœur de son apprentissage, véritable acteur. Une culture valorisante qui met sur un même niveau la réussite scolaire et la réussite éducative.
Réussite qui se traduit, pour un enfant ou un adolescent, par sa capacité à construire sa confiance propre, à se fixer des buts, à savoir faire des connexions, à améliorer son bien-être, à gérer son stress et à comprendre sa motivation.
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