Étudiants-Ambassadeurs de l'Île-de-France : une expérimentation à visée mondiale

Durant l’année 2018-2019, la Région Île-de-France a lancé un concours mobilisant 118 étudiants franciliens en mobilité à l’international : les « Trophées des étudiants ambassadeurs de l’Île-de-France ». Leur mission faire rayonner l'écosystème de l'enseignement et de la recherche francilien en menant un  projet de valorisation du territoire tout en peaufinant leurs soft skills. En marge des ORSU Talks, questions à Charlotte Boineau, cheffe de service Vie Étudiante, et Gilles Bonnet, chargé de mission - tous deux pour le pôle Transfert Recherche Enseignement Supérieur et Orientation en Réseaux (TRESOR) du Conseil régional d'Île-de-France. Comment est née l'idée de ces « Trophées des Étudiants-Ambassadeurs de l'Île-de-France » ? Lors de l'élaboration du Schéma régional de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation  (SRESRI), voté en 2017, l'internationalisation des campus franciliens a  été identifiée comme un des axes majeurs de développement de la région. Les étudiants en mobilité internationale sont alors apparus comme des ambassadeurs « naturels » du territoire. Nous avons ensuite conçu ce concours en lien avec les COMUE franciliennes, le Comité régional du Tourisme, Campus France, mais aussi avec les étudiants eux-mêmes – via un atelier participatif et créatif. Avec ce concours, la Région entend faire connaitre à l'international les campus et richesses de l’Île-de-France, par-delà les stéréotypes et sentiers battus, en partant d’initiatives des étudiants eux-mêmes. Ils développent ainsi une nouvelle expérience et leurs « soft skills » (compétences humaines et relationnelles), via la mise en œuvre de leur projet – seul ou en équipe. Ces trophées sont également l’occasion de créer une nouvelle communauté estudiantine. Comment s'est déroulé le « recrutement » ? La Région a visé les étudiants en mobilité internationale d'études ou de stage. Pour cette première édition, nous avons retenu 118 candidats en octobre dernier, qui ont proposé à ce stade du concours une idée de projet - ces étudiants sont issus de 45 établissements franciliens, inscrits en Licence, Master ou Doctorat. Les étudiants ont jusqu’à fin août pour rendre compte à la Région des projets qu’ils auront réalisés. Un jury se réunira en octobre pour déterminer les lauréats selon trois catégories (« Or », « Argent », « Bronze », avec des prix allant de 500 à 3000 euros) : l’idée n’est pas d’encourager une démarche concurrentielle entre les étudiants, mais plutôt une émulation collective, grâce à des projets imaginés sur des thématiques extrêmement variées (découverte de la gastronomie francilienne – qui existe ! -, mise en valeur du patrimoine, des écosystèmes enseignement/recherche, urbanisme, développement économique...), et dans une vingtaine de pays. « Soyez ambitieux mais pas trop », leur avons-nous rappelé : beaucoup de choses sont à assimiler, à l'occasion d'une mobilité. En outre, leurs projets ne sont pas figés : ils peuvent évoluer en cours de route, en fonction de l'étude de sa faisabilité une fois « sur le terrain ». Comment les accompagnez-vous, concrètement ? Nous avons mis en place une animation de réseau pendant toute la durée du concours, afin de ne pas laisser les étudiants-ambassadeurs seuls dans la réalisation de leur projet. C’est l'objectif de l’accompagnement proposé, via les outils mis à leur disposition : un groupe Facebook pour faciliter les partages d'expérience ; des Facebook-livesinvitant des intervenants ; une newsletter ; et des fiches « Conduite de projet » et « Attractivité », plus pour susciter leur curiosité que pour leur livrer des éléments figés. Nous les mettons aussi en relation avec des interlocuteurs qui pourraient les aider, depuis l’Île-de-France ou sur place à l’étranger – via notamment les réseaux Campus France ou les partenaires de la Région dans ses zones de coopération. Quelles perspectives envisagez-vous pour l'avenir ? Une fois les étudiants revenus en Île-de-France et les Trophées remis, il s'agira de capitaliser cette première expérience, de voir comment accompagner ceux qui souhaiteraient aller plus loin, et défricher des pistes nouvelles. Nous souhaitons aussi élargir l'éventail des thématiques traitées et diversifier le profil des étudiants concernés. Enfin, il faut envisager la prise en compte de leur expérience au retour : comment les aider à mettre en lumière tout ce qu'ils auront appris ? Comment les mobiliser pour parrainer la prochaine promotion, les sensibiliser à l'accueil des étudiants étrangers en Île-de-France? Dans une expérimentation comme celle-ci, le champ des possibles est ouvert, et l'évaluation de cette première édition constituera un moment-clé, ce qui suscite une indéniable effervescence !   François Perrin      

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