Ce que disent les jeunes ambassadeurs de l'Afev...
« Je trouve très réducteur de restreindre la politique à la participation à un parti politique. En tant que jeune on ne se sent pas représenté par les partis. C’est une crise de la démocratie représentative. Il suffit de voir le Parlement qui est censé représenter la population : on voit qu’il n’y a aucun jeune. Nos intérêts ne sont pas défendus, notre parole n’est pas entendue. Heureusement qu’il y a des associations qui sont des lieux de débats et d’expression » Jules, 21 ans, Arras « Le vote c’est le fondement de la démocratie. S’il n’y a plus de vote, il n’y a plus de démocratie. Mais une fois qu’on a voté, on est complètement éloigné du processus démocratique. On n’est jamais invité à réagir sur ce qui se fait. On donne notre voix et ensuite on perd le contrôle. » Noémie, 20 ans, Saint Etienne « Je ne suis pas engagée en politique car je n’arrive pas à me définir par un seul côté. Or avec les partis j’ai l’impression qu’on réduit mes idées qui sont plus complexes. C’est souvent très manichéen : il y a une ligne à suivre et pas une tête ne doit dépasser. Moi je n’ai pas envie de suivre une ligne. Je préfère m’engager dans une association. Je ne suis pas un programme, je sais ce que je fais, pourquoi et ce que ça change concrètement. » Justine, 19 ans, Grenoble Les jeunes et l'engagement politique... par Afev... et les blogueurs du site ZEP
FAIRE QUELQUE CHOSE DE BIEN « Être utile contre les inégalités, ce n’est pas seulement le slogan de nos tee-shirts, c’est aussi ce qu’on peut ressentir. On n’est pas forcément des héros et on ne changera pas le monde. Seulement, à notre échelle, on a vraiment l’impression de faire quelque chose de bien. Le « merci » des familles résonne bien plus que celui d’une commerçante qui te rend ta monnaie. Je crois que ce seul petit mot dit aussi sincèrement mérite tous les efforts du monde. Certes, on n’obtiendra pas le prix Nobel de la paix et on ne sera jamais vraiment la réincarnation de l’Abbé Pierre, mais notre service civique nous donne un rôle humain indéniable et, de manière plus que légitime, il nous rend fiers. » Lucie, 19 ans, volontaire en service civique, Saint Etienne CHANGER D'OPINION « Je suis née dans une famille qui vote à droite, où les Arabes et les Noirs sont mis dans un pot commun : celui des gens qui partent avec un handicap dans leur vie, qui ne s’habitueront jamais à la culture française, qui parlent fort dans la rue et restent enfermés dans leur langue maternelle. Celui dans lequel les Arabes sont forcément musulmans et les femmes musulmanes forcées à se voiler par leur père ou leur mari, et j’en passe. J’ai grandi avec ces préjugés là, mais j’étais bien décidée à changer d’opinion. (...) » Numa, 22 ans, étudiante, Paris UN ENGAGEMENT OBLIGATOIRE « Mon goût pour l’engagement, c’est une histoire de famille. Impossible de dire que je n’ai pas été influencée par les opinions de mes proches. Petite déjà, je marchais à coté de mes parents dans le cortège des enseignants. Ou plutôt je trainais les pieds, sans savoir où on allait, et pourquoi on était là. […] Ma première manifestation, c’était en classe de seconde. Les « grands terminales » organisaient la résistance contre les suppressions de postes. C’était marrant, une bonne excuse pour ne pas aller en cours. Petit à petit, le fait de participer à une grève, la rencontre avec d’autres lycéens engagés m’a fait prendre conscience des enjeux réels de l’engagement. […] Au-delà du folklore, l’engagement est devenu à mes yeux presque obligatoire. Sans aller jusqu’à s’encarter, ce qui est vraiment important c’est de se forger une opinion et de la défendre. S’intéresser au monde, à la politique. […] Je reste persuadée que seule l’action collective et le principe du rapport de force peuvent venir à bout d’un combat. Agir à son échelle, c’est bien pour sa conscience, mais ça n’a pas d’impact. » Chloé, étudiante à Sciences Po, Grenoble PARTICIPER À LA LUTTE « Je suis peut-être naïve et utopiste mais je veux croire que je peux changer le monde ! Après tout c’est le privilège de la jeunesse de croire que tout est possible. Dernièrement un ami me faisait très justement remarquer que je disais « nous » quand je parlais de mon boulot. Oui, à SOS Racisme, NOUS luttons contre toute forme de racisme et de discriminations. Et je suis ravie de participer à la lutte. » Emilie, 25 ans, volontaire en service civique, Grenoble UNE PSEUDO-DÉMOCRATIE « C’est à bâbord qu’on gueule, qu’on gueule… c’est à bâbord qu’on gueule le plus fort. Et reste tribord pour redoubler d’effort. On se serre les coudes sur ce radeau. Pas de gouvernail, sale météo. La boussole indique juste le mauvais sort. Le soleil brille à l’horizon, mais l’horizon fuit sans raison. […] Les cales de notre pseudo-démocratie prennent la flotte. Comptez pas sur nous pour qu’on écope. On ramasse déjà assez comme ça. » Marin, 22 ans, étudiant, Paris DES QUOTAS DE JEUNES « Nous rêvons d’une société française qui intègre pleinement sa jeunesse dans les débats publics, qu’on la considère comme un interlocuteur à part entière, et non plus comme une entité qu’on consulte simplement pour donner l’illusion d’un lien inter-générationel. Nous ne voulons plus de solutions élaborées et distillées par nos pairs. […] Nous rêvons qu’une démocratie ouverte soit mise en œuvre. C’est-à-dire transparente, participative et collaborative. Nous voulons que les citoyens, jeunes et moins jeunes, puissent y prendre part autrement qu’en votant une fois tous les cinq ans. […] Nous proposons donc que les mairies et les conseils régionaux intègrent concrètement un quota de jeunes à leurs effectifs par le biais de services civiques et d’emplois d’avenir. Et peut-être que les listes électorales pourraient comprendre elles-aussi un quota de jeunes élus comme c’est le cas pour la parité hommes/femmes. » Extraits des vœux adressés sur ZEP par quinze jeunes de 16 à 27 ans, lycéens, étudiants, apprentis, salariés, volontaires en service civique… à François Hollande le 23 janvier 2013 DES RÉSULTATS ÉCOEURANTS « A chaque élection, je me rends dans mon ancienne école pour aller voter. Les résultats que ma mère nous transmet sont toujours plus écœurants. Par exemple, aux dernières élections législatives, le candidat du FN, un gamin de 21 ans, a fait 17% des suffrages. Je ne dis pas que toutes les campagnes de France sont dans cette peur de ce qui n’est pas gaulois, qu’en ville il n’existe pas de discrimination, de racisme, de peur. En tous les cas, ma vie, aujourd’hui et dans le futur, je ne la conçois qu’ailleurs, loin. Je suis campagnarde. Campagnarde refoulée. » Alice, 20 ans, étudiante en sciences du Langage, RouenPartager cet article