Dans le cadre du Mois du Mentorat, Alexia, 20 ans, mentor et volontaire en Service civique à l’Afev Strasbourg : « On n’a pas tous la chance d’avoir une famille qui peut nous aider. Au-delà du geste solidaire, le mentorat nous offre aussi un regard sur notre propre parcours. »
« A l’école, j’avais des facilités, pourtant il m’est arrivé d’avoir besoin d’un soutien. Cette aide, ce sont deux enseignants qui me l’ont apportée et cela, je ne l’ai jamais oublié » témoigne Alexia, aujourd’hui mentor pour l’Afev d’une petite Sena, 5 ans, en dernière année de maternelle. « Sena est arrivée en France après deux années en Turquie, puis deux au Vietnam. Son problème scolaire, c’est l’apprentissage de la lecture. Or, ses difficultés à lire ont pour origine son acquisition du français et c’est là-dessus que je travaille avec elle une fois par semaine. Cet accompagnement est essentiel, parce qu’à la maison, elle ne parle que turc. » Depuis quelques mois, Alexia imagine toutes sortes d’activités qui, peu à peu, ont rendu Sena moins réservée. « Quand j’étais petite, j’étais moi-même très timide, raconte la jeune fille, alors je sais comment tisser une relation avec elle. » Discussions sur les dessins animés préférés de Sena ou sur son déménagement, travaux manuels, sorties culturelles à la médiathèque… Alexia conçoit chaque séance de façon à aider la petite fille à assimiler l’alphabet.
L’an passé, Alexia accompagnait Eray, un jeune collégien de 5èmeen SEGPA. « J’ai appris à relativiser les séances plus compliquées. L’important était que, globalement, Eray comprenne de mieux en mieux les consignes. Les difficultés scolaires recoupent souvent des questions de méthodologie et c’est là que le mentor peut faire beaucoup : la confiance en soi qui finit par venir empêche l’élève de se démotiver ».
Cette année, Alexia effectue une mission de Service civique au sein de l’antenne strasbourgeoise de l’Afev, pour laquelle elle est chargée des relations entre les mentors et les familles. Ce travail ne l’empêche pas de suivre Sena, à laquelle elle s’est beaucoup attachée : « Je l’accompagne comme un coach, mais nous sommes aussi dans un échange humain avec la petite et sa famille, et je ne repars jamais sans un gâteau ! » Le souhait d’Alexia, quels que soient ses projets pour l’an prochain : continuer d’accompagner Sena…
#MoisduMentorat
Un témoignage recueilli par Sylvia Tabet
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