La Journée du Refus de l'Échec Scolaire 2023 a mis l’accent sur les inégalités d'accès et de pratiques de lecture chez les jeunes des quartiers populaires. Cet événement annuel s'efforce de sensibiliser à l'importance de lutter contre les inégalités éducatives qui persistent. Retour en chiffres - et en images - sur les résultats clés de l'enquête menée lors de cette 16e édition, mettant en évidence l'impact des pratiques familiales de lecture et les efforts déployés pour promouvoir la lecture dans tous les milieux.
Les inégalités commencent dès le plus jeune âge
Les résultats de l'enquête mettent en évidence le rôle crucial du milieu familial dans le développement des habitudes de lecture des jeunes. Les familles qui encouragent la lecture dès le plus jeune âge offrent à leurs enfants un avantage significatif. Les chiffres montrent que 84 % des jeunes issus de familles qui lisent régulièrement apprécient la lecture, comparé à seulement 65 % chez ceux dont les familles ne lisent pas. La lecture d'histoires avant le coucher et la disponibilité de livres à la maison jouent un rôle majeur dans l’apprentissage de la lecture, mais elles sont moins courantes dans les familles moins favorisées.
Tous égaux devant la lecture ? Les chiffres clés de l’enquête
Si les usages de lecture des jeunes sont régulièrement étudiés, il existe peu de données sur le rapport à la lecture des jeunes issus de quartiers populaires. A l’occasion de cette 16ème JRES dédiée aux inégalités d’accès et d’apprentissage de la lecture, l'Afev et l'Unaf ont collaboré avec Trajectoires Reflex pour mener une enquête auprès de 532 élèves du CM1 à la 3e, scolarisés dans des établissements REP, ainsi que 105 jeunes de 18 à 25 ans aspirant à intégrer une formation en apprentissage (mais qui n’y sont pas encore ), accompagnés par l’Afev dans le cadre du programme Apprentis Solidaires afin d’en savoir plus sur leur rapport au livre et à la lecture.
Les résultats de l'enquête vous intéressent ?
Accéder aux résultats détaillésInégalités sociales de lecture : comprendre pour agir
Dans notre enquête 75% des jeunes de quartiers populaires déclarent aimer lire (sur un temps restreint parce que ce n’est pas parce qu’on aime lire qu’on passe du temps à lire) ; soit 9 points de moins que le chiffre présenté dans l'enquête du CNL de 2022. En cause, le manque de représentations, le caractère obligatoire de la lecture ou encore la méconnaissance de potentiel d'épanouissement qu'elle peut procurer...
Les pratiques familiales de lectures
Comme évoqué précédemment, les inégalités en matière d'éducation se dessinent dès la petite enfance. Alors pour accompagner les familles vers la lecture, de nombreux acteurs - notamment associatifs - mettent en place des programmes qui visent à accompagner les familles vers la lecture, tels que Partir en livres, Numook, Super idée, Des livres à soi etc., afin d'offrir à toutes les familles les mêmes chances de comprendre l'importance de la lecture.
Écoles, bibliothèques, territoires : quelles alliances pour la lecture ?
Les résultats de l'enquête ont également permis de souligner la vocation des bibliothèques et des CDI dans leur rôle majeur pour la réduction des inégalités sociales : 62% des enfants interrogés fréquentent la bibliothèque (soit 5 points de moins que l’étude CNL).
Cette enquête met en évidence le besoin urgent de prendre des mesures pour encourager la lecture chez les jeunes des quartiers populaires. Les inégalités sociales se reflètent clairement dans les pratiques de lecture, mais grâce à l'action combinée des parents, des écoles, des bibliothèques et des associations, il est possible de créer un environnement favorable profitable à tous. Cela permettra aux jeunes issus de quartiers populaires d'acquérir et de conserver le goût de la lecture, tout en améliorant leur expérience scolaire.
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